Nous savions jusqu’à maintenant que lorsque le système nerveux perçoit une menace quelconque, l’hypothalamus, à la base du cerveau, se met en action. Il stimule à son tour l’hypophyse qui va elle même agir sur les glandes surrénales, glandes qui tirent leur nom du fait qu’elles sont situées au dessus des reins. L’adrénaline et le cortisol, principales hormones du stress, sont ainsi sécrétées et déclenchent des réactions de plusieurs organes.

Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs en Neurosciences de l’Université de Pittsburg, dont les résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), vient pour la première fois de mettre en évidence un lien qui existe entre les réseaux neuronaux du cortex cérébral et la partie centrale des glandes surrénales, la médullosurrénale.

Les chercheurs ont en effet pu identifier des réseaux neuronaux qui relient le cortex à la médullosurrénale. Cette dernière est un effecteur important du système nerveux sympathique responsable de la réponse rapide du corps dans des situations stressantes (parfois avant même que la réponse puisse être décidée consciemment) au moyen des hormones adrénaline et noradrénaline.

« Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur la façon dont le stress, la dépression et d’autres états mentaux peuvent altérer la fonction des organes », précise le communiqué de l’université. « Ils fournissent également un substrat neuronal concret qui peut aider à expliquer pourquoi la méditation et certains exercices comme le yoga et la méthode Pilate peuvent être utiles dans la modulation des réponses de l’organisme au stress physique, mental et émotionnel. »

Il s’agit clairement d’une découverte fondamentale, celle d’une « base neurale pour une connexion esprit-corps ». Les spécialistes ont d’ailleurs été étonnés de découvrir une multitude de réseaux neuronaux, provenant principalement des zones motrices du cortex, mais également d’aires corticales impliquées dans la cognition et l’affect.

En d’autres termes, l’esprit (associé au cortex : conscience, pensée), aurait une influence considérable sur le corps (systèmes nerveux autonomes et endocriniens), lors d’une période de stress.

« Des liens avec la médullosurrénale ont été découverts dans des zones corticales qui sont actives pendant la méditation de pleine conscience et des zones qui présentent des changements dans la dépression bipolaire familiale …  Ainsi, les zones corticales impliquées dans le contrôle du mouvement, de la cognition, et de l’affect sont des sources potentielles de commandes issues du sytème nerveux central pour influencer l’activation du système nerveux sympathique. Les circuits découverts peuvent médier les effets des états internes comme le stress chronique et la dépression sur la fonction des organes », concluent les chercheurs.

Nous abordions, dans un précédent article, l’influence d’une hormone du stress (le cortisol) sur la transmission neuronale au niveau de notre cerveau.