Les Assises du Droit Social organisaient jeudi 20 septembre un événement rassemblant 90 intervenants et plus de 1000 personnes sur le thème du travail de demain. Des chercheurs, des DRH, des juristes, etc. étaient conviés pour débattre sur des questions comme : Quel est l’avenir du travail humain ? Quel est le sens du travail pour l’individu dans le monde d’aujourd’hui ? Quelles révolutions nous attendent en entreprise ? Etc.

Le Docteur Philippe Rodet participait au débat : Le sens du travail pour l’individu

Le débat, animé par Gwenola Cizeau (gauche de l’image), avocate de formation aujourd’hui consultante dans un cabinet de chasse de tête, réunissait Frédérique Giavarini (droite de l’image), DRH Groupe Fnac Darty, Jean-Luc Molins (à la droite de Frédérique Giavarini), secrétaire national à l’UGICT-CGT, le Docteur Philippe Rodet (centre de l’image) et le Colonel Cyrille Becker (à la droite du Dr Philippe Rodet), DRH de l’Armée de Terre, où il gère plus de 17 000 officiers et sous-officiers. Il est aussi docteur en histoire contemporaine et auteur de plusieurs ouvrages d’histoire militaire.

Ensemble, ils ont tenté de dresser un portrait du sens du travail aujourd’hui, et de donner des clés pour renforcer le sens du travail de nos collaborateurs, pour améliorer à la fois leur performance, et leur santé.

L’importance de la motivation intrinsèque dans le sens

La motivation intrinsèque, qui provient directement de nos missions comme le plaisir de faire telle ou telle chose au travail, en opposition à la motivation extrinsèque, c’est-à-dire toute motivation émanant de ce que nous apporte notre travail comme notre salaire, notre catégorie sociale, etc. Le Docteur Philippe Rodet racontait l’anecdote de joueurs de musique de rue qui jouaient au-dessus de chez un monsieur qui n’appréciait pas leur style. Il souhaitait à tout prix s’en débarrasser. Il est allé les voir, leur a donné de l’argent. Il a continué à leur donner les jours suivants puis d’un coup, il a arrêté de leur offrir son pécule. Qu’on fait les jeunes ? Ils ont arrêté de jouer. Le Dr Philippe Rodet rajoutait « L’argent, il faut que l’on soit vigilant, il peut être destructeur de sens ».

Le sens du travail est essentiel pour 54% des cadres

Jean-Luc Molins citait une étude réalisée par l’UGICT-CGT dans laquelle les participants avaient pour question : « Dans le cadre de votre vie professionnelle, quelles sont vos 3 priorités ? ». Le sens (54%) ressort en seconde position, derrière l’équilibre vie privée/vie professionnelle (68%), et devant le salaire (52%).

Donner du sens en toute situation

Le Colonel Cyrille Becker nous a quant à lui raconté une intervention. Face à ses hommes, en Afrique, il devait leur expliquer qu’il fallait se battre contre les habitants d’un quartier un jour, et que quelques jours plus tard, pour des raisons stratégiques, ces ennemis devenaient des partenaires sur lesquels s’appuyer pour mener à bien la mission. Le sens est alors la clé du succès : la consigne d’un jour peut être l’interdiction du lendemain.

Frédérique Giavarini expliquait que dans une logique de culture de sens, au sein du Groupe dont elle est la DRH,  le nécessaire a été fait pour que chaque manager devienne un « manager coach ».

La crise du sens

Il est ressorti de ces échanges que le sens traverse une période difficile. Il est toujours présent, en toute circonstance. En revanche, il est parfois plus difficile à percevoir. Les dirigeants et les managers ont donc pour mission d’insister sur le pourquoi des actions qu’ils demandent à leurs collaborateurs. Expliquer prendra quelques minutes, qui pourraient paraître obsolètes en apparence, mais qui sont tellement importantes sur le long terme, sur notre équilibre, et notre plaisir à avancer dans la bonne direction.

News Tank RH a rédigé un article à propos de ce débat sur son portail d’information, cliquez ici pour le découvrir (accès payant).