Patricia Gueydon – Rocco, médecin du travail dans le Groupe La Poste,  inscrite près de la Cour d’Appel d’Aix en Provence en qualité d’expert judiciaire en Santé au Travail, et le Docteur Philippe Rodet, s’intéressent à la qualité de vie au travail. Ce sont les grandes lignes de leurs échanges qu’ils ont eu envie de retracer dans une tribune parue sur le site de Ressources humaines, Focus Rh.

Impact de la crise sanitaire sur le stress et la motivation…

La France est l’un des pays d’Europe ou le pourcentage de personnes stressées est le plus haut  et le pays d’Europe ou motivation est la plus basse. La crise sanitaire a amplifiée ces deux maux.

Conséquences sur la santé et l’engagement des collaborateurs…

Le stress a de nombreuses conséquences aussi bien au niveau physique que psychologique. Il a aussi un impact sur le plan professionnel  en augmentant l’absentéisme et les accidents du travail.

En outre, quand le stress augmente, la motivation baisse et l’engagement des collaborateurs diminue, ce qui vient encore accentuer le niveau de stress.

Comment les politiques RH peuvent-elles prendre en compte ces éléments de contexte pour remédier aux conséquences ?

En faire une cause susceptible de rassembler :

Cela passe par le fait de bâtir un vaste projet en prenant en considération les propositions de celles et ceux qui veulent agir pour l’intérêt de tous, autant sur le plan professionnel que personnel.

Essayer de limiter, autant que faire se peut, les effets des irritants :

Les incivilités dues au stress et au contexte sont devenues fréquentes et intenses.

Il serait donc bien de permettre aux collaborateurs de faire des formations sur la gestion du stress afin qu’ils puissent mieux faire face aux situations incontrôlables.

Inviter les collaborateurs à prendre soin d’eux-mêmes :

Aider chacun à préserver le capital santé est essentiel. Cela passe par une alimentation équilibrée mais aussi une activité physique régulière.

D’autres pratiques contribuent également à se protéger des effets du stress tel que : pratiquer une forme d’hypnose de pleine conscience, augmenter le sentiment d’efficacité personnelle, favoriser l’émergence d’ondes alpha au niveau du cerveau…

A chaque collaborateur de trouver la méthode qui lui convient le mieux.

Inviter les collaborateurs à prendre soin de leurs collègues :

Au Québec, on les appelle « personnalités sentinelles, en France, on les appelle «bienveilleurs». Il s’agit de personnes formées pour savoir détecter quelqu’un qui ne va pas bien, aller à sa rencontre et l’orienter vers le bon interlocuteur.

Inciter chacun à se comporter de manière bienveillante vis-à-vis de ses collègues 

Les comportements bienveillants diminuent le niveau de stress et améliorent la motivation et donc l’engagement. Il est important de les promouvoir à tous les niveaux, entre collaborateurs, entre managers et collaborateurs, entre collaborateurs et managers.

Certains comportements comme fixer des objectifs qui soient des « défis possibles » ou encore d’accorder un juste niveau d’autonomie, s’adressent plus aux managers ; d’autres comportements, à l’image du sens de proximité ou de l’expression de retours positifs concernent tout un chacun.

En conclusion…

Face au contexte actuel, il est important que chacun contribue à accélérer ces efforts de comportement.

Les DRH ont un rôle majeur à jouer dans la promotion de ces initiatives et, grâce à leur engagement au service du bien commun, en tireront des bienfaits pour eux-mêmes, notamment vis-à-vis du stress majeur inhérent à leur fonction.