Philippe Rodet en est convaincu, le contexte de crise sanitaire va rendre les comportements bienveillants incontournables. C’est ce qu’il aborde dans sa tribune sur le site de RH, Focus RH, « La Bienveillance au secours de la crise » et dans son prochain ouvrage : « La bienveillance, remède à la crise ».
Tout d’abord, il part d’un constat, les conséquences morales de la crise ont été précoces et sont sévères.
A la différence des crises précédentes (1929, 2007 en Grèce et 2008), l’augmentation du stress liée à la crise s’est accompagnée dès le départ d’une dégradation de l’état moral. En conséquences, dès le mois d’avril 2020, le pourcentage de personnes motivées a baissé…
Face à ce constat, qu’est-il possible de faire pour traverser au mieux cette période?
Pour l’ancien médecin urgentiste, il faut être bienveillant avec soi et être bienveillant vis-à-vis d’autrui.
Par définition, la bienveillance s’exprime vis-à-vis d’autrui mais, dans les périodes de grande difficulté, il est nécessaire de commencer par être bienveillant vis-à-vis de soi.
Être bienveillant vis-à-vis de soi consiste à agir pour diminuer son niveau de stress et à tout faire pour améliorer la réalisation de soi.
Pour diminuer son niveau de stress et améliorer ainsi sa santé, il existe différents moyens…
A titre d’exemple, Philippe Rodet cite la pratique d’une activité physique, une forme d’hypnose de pleine conscience, la méditation, la lecture, la promenade dans les grands espaces naturels…
Pour améliorer la réalisation de soi, il propose cinq axes…
– Cultiver trois pans dans sa vie : travail, famille, engagement.
– Avoir un rêve dans quelque domaine que ce soit et une stratégie pour l’atteindre.
– S’entourer d’amis fidèles qui nous encouragent et nous aident ainsi à augmenter notre sentiment d’efficacité personnelle.
– Maitriser le temps et ne pas se laisser démobiliser par les aléas.
– Faire de petits efforts de comportements vis-à-vis d’autrui, un regard chaleureux, un sourire, une main tendue, une écoute bienveillante…
Être bienveillant vis à vis de ses collaborateurs aidera ceux-ci à être en meilleure santé et à se réaliser dans leur travail.
Dans la mesure où la crise véhicule de nombreuses émotions négatives, il est logique de tout faire pour augmenter les émotions positives et diminuer les émotions négatives.
Pour augmenter les émotions positives, il est nécessaire d’aider à voir le sens, d’accorder un juste niveau d’autonomie source de confiance, de fixer des objectifs qui soient des défis possibles, de formuler des retours positifs qu’il s’agisse de remerciements, de compliments, d’encouragements.
Pour diminuer les émotions négatives, on va faire l’effort d’être perçu comme juste, transformer le mépris en considération, éviter le manque d’empathie, bannir l’incohérence entre ce qui est dit et ce qui est fait, muter le pessimisme en optimisme…
Aider chacun à être en bonne santé et à se réaliser dans son travail, dans sa vie est un enjeu majeur !
Et, qui sait, une attention réellement sincère à l’autre et une bienveillance dans l’ensemble de nos rapports pourraient faire évoluer de manière harmonieuse les environnements économiques, sociaux et humains, ouvrant ainsi la voie à une véritable affection sociétale.
L’enjeu va donc bien au-delà du monde de l’entreprise…