La tribune du mois de décembre de Philippe Rodet sur le site de « Focus RH » est consacrée à présenter quelques pistes susceptibles d’aider à diminuer les risques de voir le burnout s’étendre.

L’ancien médecin urgentiste commence par citer une interview du docteur Patrick Légeron* : «  » On considère en général, pour un burn-out, que les 2/3 des raisons se trouvent dans l’entreprise. Cela signifie que les individus disposent d’un tiers de marge de manœuvre pour se protéger. C’est peu et beaucoup en même temps. Il est indispensable d’augmenter sa propre résilience au stress avec, notamment, une bonne hygiène de vie. « 

Un article qui entre en résonnance avec une interview du Professeur Alain Marchand, sociologue et chercheur à l’Université de Montréal. Il explique que « la santé mentale au travail est un problème énorme, mais qu’elle n’est pas uniquement la faute des entreprises ».

Le burnout serait donc en grande partie lié au travail et en faible partie à la vie privée…

Si le burnout est en grande partie lié au travail, il est intéressant de voir comment on peut faire régresser les risques à ce niveau.

Détecter les profils à risque et être vigilant…

Certains profils sont plus à risque que d’autres et notamment les personnes qui sont perfectionnistes, très investies et.. précieuses.

Vis-à-vis de tels profils, il faut être plus vigilant. Lorsque plusieurs signes évocateurs d’un haut niveau de stress apparaissent, il est urgent de voir comment les aider.

Manager ces personnes avec attention…

Avoir un management bienveillant est indispensable vis-à-vis de ces personnes.

Plus une personne donne pour sa structure, plus elle sera sensible à une carence managériale.

Si on est un collaborateur dévoué, ayant très envie de réussir, de bien faire, d’être utile…, il est indispensable de se protéger des effets du stress…

Avoir trois piliers dans sa vie…

Un dirigeant d’un Groupe côté en bourse, réputé pour sa capacité à prendre du recul, m’expliquait que cela venait du fait que sa vie s’articulait autour de trois piliers : le travail, la famille et la vie sociale.

Prendre soin de soi…

Cela peut passer par une activité physique régulière et modérée, par des exercices d’hypnose de pleine conscience le soir, par la culture de son sentiment d’efficacité personnelle, par une alimentation adaptée, par la pratique du contraste mental, par le développement d’une dimension spirituelle… Chacun doit recourir aux moyens qui lui correspondent le mieux.

Si le management est bienveillant et si les profils qui veulent faire au mieux se protègent, le risque de développer un burnout régresse…

Si de plus en plus de personnes reconnaissent qu’il existe une composante personnelle dans la genèse du burnout, les mêmes s’accordent à dire que l’impact professionnel est largement majoritaire. Il est donc indispensable de faire des efforts en matière de management.

Le contexte actuel a fragilisé chacun de nous. Il est donc plus que jamais essentiel d’être vigilant quant à nos comportements vis-à-vis d’autrui et de nous-mêmes.

*Médecin psychiatre auteur du rapport de l’Académie de médecine sur le burn-out.