Pour la première fois, des chercheurs américains ont démontré que le stress au travail, associé à une faible liberté d’action et de décision, augmenteraient le risque de décès prématuré des travailleurs. Face à ce constat alarmant, le bien-être au travail apparaît comme une priorité dans les entreprises.

Les conséquences d’un stress au travail élevé et d’un faible contrôle

Déjà connu comme principal facteur de risque d’épuisement professionnel, le stress au travail aurait des conséquences bien plus graves sur la santé. Dans son actualité du 17 octobre, le site de la communauté des professionnels de santé « Santé Log » aborde les résultats de l’étude, publiés dans le revue spécialisée Personnel Psychology.
Selon les chercheurs, un poste avec beaucoup de stress, et très peu de contrôle sur son travail, pourrait conduire à un risque accru de mortalité prématurée, et de fin de vie en moins bonne santé.

Plus que le stress, le manque de liberté d’action et de pouvoir de décision sont les principaux responsables

Pour parvenir à ces résultats, des chercheurs de l’Université d’Indiana ont suivi 2 363 participants âgés de 60 ans, sur une période de 7 ans. Ils ont ainsi mesuré les contraintes et les exigences de leur poste, leur niveau hiérarchique, leur part de management, la quantité de travail, la pression du temps, la concentration nécessaire, l’autocontrôle et la faculté de prise de décision.
Selon les conclusions, les participants qui ont occupé un emploi avec des exigences élevées, et très peu de liberté d’action et de pouvoir de décision, présentent un risque accru de 15,4% de décès prématuré. En outre, ces derniers ont un indice de masse corporel plus élevé.
A contrario, les participants ayant occupé un poste avec des exigences élevées, mais avec une part de management importante, et donc plus de liberté dans leur travail, présentent une diminution de 34% du risque de décès par rapport aux participants ayant occupé des emplois d’exécution.
Les résultats de l’étude révèlent également que « les taux de mortalité sont plus faibles chez les personnes occupant des postes de bureau, les travailleurs agricoles et les artisans. Globalement, le risque de décès prématuré est réduit dans le cas où le travailleur a un lien social avec les bénéficiaires de son travail. Enfin, les personnes qui ont le contrôle sur leur travail vont même, en moyenne, jusqu’à apprécier un stress élevé ».

Conclusions des auteurs

Les résultats de l’étude suggèrent qu’un travail stressant, lorsqu’il est associé à une faible liberté d’action et de pouvoir de décision, aurait de graves conséquences sur la santé, menaçant prématurément la vie des travailleurs. En revanche, « un meilleur contrôle de son travail pourrait contribuer à une meilleure gestion du stress professionnel ».
Les auteurs concluent qu’il est « possible d’éviter les conséquences sur la santé, d’un travail même stressant, en laissant les employés fixer leurs propres objectifs, leurs propres horaires, leurs propres priorités ». Pour eux, « l’intégration d’une micro-gestion dans l’organisation du travail aurait un impact favorable sur la santé publique ».

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