Un article paru sur le site « Santé Log » le 12 mars 2015 aborde le rôle possible de la carence en sérotonine dans le stress. Cet article fait suite à une étude, conduite par le l’équipe du Professeur Marc Caron – professeur de biologie cellulaire à la Duke University – et publiée par l’Académie des sciences américaine (PNAS).
Selon cette étude, des souris modifiées génétiquement (Tph2KI) pour avoir des taux de sérotonine plus bas (20 à 40% des taux normaux) sont plus sensibles au stress psychosocial.
Chez les souris normales, une semaine de stress social n’engendre pas de signes de dépression alors que c’est le cas chez les souris génétiquement modifiées.
En outre, l’administration de Fluoxétine durant trois semaines entraine une amélioration de symptômes de dépression chez les souris normales et pas chez les souris génétiquement modifiées.

Cette étude a également mis en évidence le rôle de l’habenula, la zone connue comme région « punition » du cerveau, zone dont les neurones sont actifs en l’absence de récompense. En cas d’hyperactivité, cette zone pourrait favoriser la dépression. Lorsque les neurones de l’habenula sont inhibés par des médicaments, les symptômes dépressifs régressent.

Une autre étude menée en 2011 par le professeur Fritz Henn du Cold Spring Harbor Laboratory (CSHL) et du Brookhaven National Laboratory (BNL) et par le professeur adjoint Bo Li du CSHL, ainsi que le professeur Roberto Malinow de l’University of California San Diego (UCSD) arrivait à des conclusions proches en ce qui concerne le rôle de l’habenula. Ils arrivaient même à la conclusion que
la stimulation des neurones de l’habenula entraine une inhibition des neurones de l’aire tegmentale ventrale, aire de la récompense de notre cerveau riche en neurones dopaminergiques, neurones impliqués dans le plaisir et la motivation.

De là à dire que les punitions, en stimulant l’habenula, pourraient favoriser le stress, la dépression et empêcher le plaisir et la motivation en inhibant les neurones dopaminergiques, il n’y a qu’un pas… Un pas que la recherche permettra peut-être de franchir un jour.