Depuis la crise sanitaire, l’heure est au désenchantement

Le stress est plus présent…

Le pourcentage de personnes qui se sentent stressées augmente depuis mars 2020 pour atteindre des résultats alarmants. Une enquête réalisée par l’IFOP du 16 au 18 mars 2022 pour le compte de « Mes Bienfaits » montre que « 95% des Français âgés de 18 ans et plus déclarent avoir au moins une grande source de stress ou d’anxiété ».

L’intensité du stress a également augmenté. Selon Oipinion Way, le nombre de personnes en burnout est passé d’un million en mars 2020 à deux millions et demi fin 2021.

Indépendamment des résultats des enquêtes, cela se ressent par une montée significative de l’agressivité et des actes violents.

L’engagement est moindre…

Quand le stress augmente, la motivation baisse et l’engagement en souffre. Dès avril 2020, une enquête réalisée par Opinion Way montrait que le pourcentage de collaborateurs très motivés avait baissé de 25%…

Là encore, indépendamment des enquêtes, cela se retrouve avec une apathie généralisée et à travers l’augmentation du nombre de demandes de ruptures conventionnelles.

Conséquence de l’augmentation du stress et de la baisse de l’engagement, l’absentéisme tend à s’aggraver…

Selon l’IFOP, le taux d’absentéisme passe de 4,52 en 2018 à 4,94 en 2021 alors que la durée moyenne des absences est passée sur le même temps de 20,4 jours à 23,6 jours.

En parallèle, l’épidémie a fait prendre conscience à nombre de personnes de l’importance de la vie…

Cela se traduit notamment par une importance accrue de l’intérêt porté à la protection de l’environnement.

Enfin, l’impression de ne pas profiter suffisamment des fruits de son travail a été exacerbée.

L’impression que les efforts réalisés ne sont pas suffisamment récompensés a été encore renforcée.

Un second souffle est possible…

Face au désenchantement, un nouveau souffle est possible et semble reposer sur trois axes : Un mode de management bienveillant, un engagement fort vers une économie décarbonée, la mise en place d’un actionnariat salarié.

Un mode de management bienveillant :

Le management bienveillant aide à diminuer les effets du stress en développant des « facteurs de protection » et améliore la motivation et donc l’engagement ; il répond donc à deux maux actuels.

Faire en sorte que les collaborateurs sachent à quoi ils servent, comment ils contribuent à la réussite collective, disposent d’un juste niveau d’autonomie et d’objectifs intermédiaires qui soient des défis possibles lorsque l’objectif final est ambitieux, reçoivent des retours positifs… va augmenter chez ceux-ci les émotions positives.

Agir pour que les collaborateurs se sentent traités de manière juste, perçoivent de la considération plus que du mépris, ressentent de l’empathie plutôt que de l’indifférence… va contribuer à diminuer chez ceux-ci les émotions négatives.

L’augmentation des émotions positives et la diminution des émotions négatives contribue à diminuer le niveau de stress et à augmenter la motivation, clé de l’engagement.

Un engagement fort vers une économie décarbonée :

Des changements en profondeur sont nécessaires. Les conséquences du réchauffement de la planète sont de plus en plus franches. En interne, il va être nécessaire de voir comment réduire considérablement les émissions de carbone. En externe, pour chaque projet, il va falloir aussi intégrer ce paramètre. Cet engagement, dès lors qu’il est franc et fort, aura d’autant plus un rôle d’attrait pour nombre de salariés qu’il contribuera à renforcer le sens de nombreuses missions.

Un actionnariat salarié :

L’épidémie a encore renforcé l’impression chez les salariés de ne pas profiter des résultats de l’entreprise ; ils ont parfois eu l’impression de faire des efforts importants avec une faible reconnaissance financière.

L’actionnariat salarié est un moyen pour permettre aux salariés de mieux bénéficier des fruits de leur travail. Dans un article intitulé « En France, la baisse de la fiscalité du capital est un échec », paru dans Challenges du 7 juillet 2022, Patrick Artus, est très clair : « Il faudrait rendre obligatoire la distribution, en cinq ans, de 10% du capital des entreprises à leurs salariés, afin de les associer à l’envolée des valorisations. Certes, cela crée un risque pour les salariés qui peuvent subir un recul de la valeur de leurs actions. Mais, c’est la seule manière de briser cette concentration des richesses, préjudiciable à la consommation, à l’investissement et à la croissance ».

Dans un Groupe de BTP qui cultive l’actionnariat salarié, les collaborateurs se montrent attachés à ce dispositif.

Un nouvel élan est possible !

Le triptyque management bienveillant, économie décarbonée et actionnariat salarié permet de faire émerger un réel espoir car il porte en lui une meilleure cohésion, une envie de réussir ensemble plus forte, permettant à l’humilité individuelle de déboucher sur une véritable fierté collective ; une fierté collective où l’investissement de chacun assure la protection de l’ensemble.

Ce triptyque permet aussi d’obtenir un engagement plus fort. Une envie de contribuer à une réussite collective, de s’engager au service d’une cause qui nous dépasse, est source de performance ; une performance qui permet d’autant plus à chacun de vivre mieux qu’elle est davantage partagée.