Selon une enquête réalisée par OpinionWay et publiée en mai 2021, le nombre de personnes en burnout a doublé durant l’année de l’épidémie.

Les raisons du doublement du nombre de cas de burnout…

L’augmentation du niveau de stress durant l’épidémie a logiquement contribué à l’augmentation du nombre de cas de burnout.

En raison de l’augmentation du nombre de sources de stress (peur de contracter la maladie, de la transmettre, de l’évolution de celle-ci chez ses proches, chez ses collaborateurs, craintes quant aux conséquences de l’épidémie sur la santé, sur l’avenir social et économique du pays, difficultés de vie à domicile dans des surfaces parfois restreintes où il a fallu en plus s’occuper activement de la scolarité des enfants…) et de la diminution d’intensité des « facteurs de protection » (moindre liens sociaux en liens avec le confinement, moins de projections vers des moments agréables…), le nombre de personnes stressées a considérablement augmenté.

Les relations professionnelles plus difficiles, des liens sociaux de moins bonne qualité, des familles sous tensions… ont pour conséquence logique, un doublement du nombre de cas de burnout. On admet en général que les raisons du burnout proviennent du travail pour les 2/3 et d’une composante personnelle pour 1/3.

Dès le mois d’avril 2020, sur ce blog, nous alertions : Attention à la santé mentale des salariés suite à la crise du Covid19… – Bien-être et Entreprise (stress-info.org)

Comment tenter d’y remédier ?

Détecter les profils à risque…

  • Les collaborateurs qui veulent bien faire…

Si tout le monde peut faire un burnout, il n’empêche que certains profils sont plus à risque que d’autres et notamment les personnes qui sont perfectionnistes, qui veulent faire très bien, qui sont très exigeantes avec elles-mêmes, qui veulent souvent faire un peu plus que ce qu’on leur demande. Ce sont souvent des collaborateurs très investis et.. précieux !

  • Les collaborateurs qui traversent des périodes difficiles sur le plan personnel…

On a vu que le burnout a plus de 30% de composante personnelle. Si un collaborateur vit des moments compliqués au travail et est en plus confronté à des problèmes familiaux, il est beaucoup plus exposé.

Il est donc essentiel de bien connaître ses collaborateurs pour être vigilant vis-à-vis de ceux qui sont à risque.

Connaître quelques signaux faibles d’un niveau de stress important et du burnout…

En cas d’un haut niveau de stress, on retrouvera des douleurs musculaires au niveau de la colonne vertébrale, des maux de tête en période de détente, des troubles du sommeil, des changements de comportement, des difficultés à mémoriser, à se concentrer, une augmentation de la consommation de tabac ou d’alcool…

En cas de burnout, on retrouvera un épuisement physique, psychique et moral ; la composante physique sous forme de douleurs musculaires, tendineuses, étant souvent celle qui aidera à faire la différence avec une dépression.

Sera également présente une fatigue très intense…

Le collaborateur prend conscience de la chute de son efficacité, ce qui vient aggraver son état moral…

Plus rien ne lui fait envie à faire et la tristesse est majeure.

Etre bienveillant vis-à-vis des collaborateurs…

Bien connaître ses collaborateurs permettra de savoir ceux qui traversent une période difficile sur le plan personnel et d’être attentionné à leur égard…

Être bienveillant dans son mode de management afin de diminuer le niveau de stress des collaborateurs et d’améliorer leur capacité à se réaliser dans leur travail. Être vigilant notamment quant au niveau des objectifs fixés en s’assurant régulièrement qu’ils sont bien des « défis possibles », accorder le bon niveau d’autonomie, aborder la finalité de chaque mission, formuler des retours positifs, reconnaître ses éventuelles maladresses comportementales, faire l’effort d’être perçu comme juste…

En ce qui concerne les retours positifs, une enquête réalisée en Belgique par Protime publiée dans un article  sur le site de la RTBF le 5 mars 2021 montre que « plus d’un quart des employés dit recevoir moins de compliments quant à ses performances professionnelles qu’avant la crise du coronavirus ». Les propos du professeur Lode Godderis, professeur de médecine du travail à la KU Leuven, sont très clairs : « L’absence de ces retours d’information constructifs peut susciter le sentiment d’être moins apprécié au travail, ce qui peut entraîner une augmentation du stress et des plaintes pour ‘burn-out’ professionnel » . Il est donc urgent d’inverser la tendance.

Être bienveillant vis à vis de soi…

Être bienveillant vis-à-vis de soi consisterai à se protéger des effets du stress et à tout faire pour se réaliser dans sa vie. Il s’agit là de points souvent abordés sur ce blog.

En conclusion :

Le contexte actuel, parce qu’il a augmenté les sources de stress et diminué les « facteurs de protection » a fragilisé chacun de nous. La vigilance vis-à-vis des personnes qui nous entourent tant au niveau personnel que professionnel est essentielle. C’est en prenant soin de soi que l’on pourra prendre soin d’autrui et traverser au mieux cette période. Faire un burnout n’est pas synonyme de faiblesse mais de fragilité et la fragilité est la caractéristique de l’humain.

Dans la période actuelle, entre les burnout, les états dépressifs et les maladies en rapport plus ou moins direct avec un niveau important de stress, le nombre de personnes au travail va diminuer de manière significative.

Attention à ne pas entrer dans une spirale destructrice qui consisterait à simplement reporter sur les personnes présentes la totalité de la charge qui était gérer par les collaborateurs malades…