Les recherches actuelles sur le cancer nous aident à nettement mieux comprendre son fonctionnement, son développement, et surtout, de nouvelles pistes de guérison apparaissent. Longtemps, cette maladie était incurable. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, la donne a changé. Les différentes formes que peut prendre cette maladie sont tellement nombreuses qu’il serait plus juste de parler non pas du cancer, mais des cancers, au pluriel. Est-ce que le stress pourrait être un facteur déclencheur ? Un facteur aggravant ? Découvrons le point de vue d’un oncologue très reconnu.
Un Professeur de grande renommée
Le Professeur David Khayat, spécialiste en cancérologie, a été chef du service d’oncologie à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris pendant plus de 15 ans. Il est aujourd’hui Président de l’Institut International de Cancérologie de Paris et fait partie des chercheurs français les plus éminents dans ce domaine.
Une vision du cancer atypique
Le Professeur David Khayat exprimait récemment sur RTL que : « Tant qu’on la considère comme une maladie, on passe à côté de ce qu’elle est réellement. Il faut la considérer comme une véritable personne et rentrer dans son intimité […]. Ce n’est que quand on prendra cette distance par rapport à la maladie que l’on arrivera réellement à lutter contre elle ». Par son expérience, il a pu constater que le déni envers cette maladie n’était pas profitable au patient. Une meilleure appréhension par le grand public, une plus grande acceptation de tous est pour lui essentiel pour mieux se battre contre cette maladie de plus en plus présente dans notre société.
Un lien clair entre le stress et le cancer
Pour le Professeur David Khayat, il existe un lien net entre stress et cancer. Plus exactement, précise-t-il, lorsque l’on n’arrive plus à gérer son stress, le cancer pourrait apparaître. Autrement dit, le cancer serait, dans des cas extrêmes, une somatisation du stress. Il évoque à ce sujet le cas de personnes ayant perdu un enfant de façon brutale et ayant déclaré un cancer deux années plus tard, ou encore une étude norvégienne montrant que sur les 100 000 dernières personnes décédées en Norvège, les personnes vivant seules ou étant divorcées avaient 15% de risques de plus de mourir d’un cancer que les personnes en couple. Il explique également que les personnes stressées vont avoir tendance à moins bien s’alimenter, davantage fumer ou boire de l’alcool, ce qui amplifiera encore ces risques. C’était d’ailleurs la conclusion formulée par des chercheurs Japonais que nous vous avions rapportée en janvier dernier (accéder à l’article).
Le stress jouerait donc un rôle à la fois sur le déclenchement et l’aggravation de la maladie, de façon directe ou indirecte.
Contrairement aux précédents travaux, une étude Canadienne faisait déjà le lien entre stress et cancer pour une exposition prolongée
En mars 2017, le docteur Philippe Rodet évoquait dans une tribune sur Focus RH (accéder à la tribune) plusieurs études abordant le lien entre stress et cancer. Après plusieurs études qui montraient une absence de lien suite à des stress intenses et de durée limitée, une étude canadienne venait conforter les propos du Professeur David Khayat. Cette recherche relatait des effets du stress sur le cancer dès lors que l’exposition était très longue, soit plus de 15 années dans l’étude en question. Le cancer du poumon, du côlon, du rectum, de l’estomac et le lymphome non hodgkinien étaient ceux qui apparaissaient significativement reliés au stress dans cette étude. Cette conclusion va dans le sens des propos du spécialiste du cancer. Le stress peut en effet faciliter le déclenchement de cette maladie.
Il est essentiel d’apprendre à bien gérer son stress
C’est grâce à ces études et ces nombreux constats que le Professeur David Khayat affirme aujourd’hui l’importance d’apprendre à gérer son stress, tant professionnel que personnel, pour toujours garder le dessus sur les conséquences potentielles de ces tensions. D’année en année, de plus en plus d’effets collatéraux au stress apparaissent grâce aux recherches scientifiques, ce qui ne fait qu’accroître l’importance de réduire le stress de notre quotidien.
Retrouvez l’interview du Professeur David Khayat sur RTL en cliquant ici.