L’équipe du professeur Marilyn Cornelis a mené une étude en Finlande sur 47 buveurs réguliers de café pour comprendre par quels mécanismes physiologiques le café impacte notre santé. Ils ont découvert la réduction de l’activation des récepteurs à endocannabinoïde lors de l’absorption régulière de caféine, ces mêmes récepteurs qui, à l’inverse, s’activent lors de la consommation de cannabis.

Une étude menée sur 3 mois

Pour tester les effets du café sur notre organisme, les chercheurs de l’École de Médecine de l’Université de Feinberg ont fait appel à des participants buvant quotidiennement du café. L’étude s’est déroulée sur 3 mois : le premier mois, ils ne buvaient aucun café, le second mois, ils devaient boire 4 tasses par jour, enfin, le troisième mois, ils devaient boire 8 tasses par jour. À la fin de chaque mois, on leur faisait une prise de sang pour analyser les différentes altérations physiologiques générées par la caféine.

Quels résultats sont apparus ?

Sur les 733 métabolites analysés, des substances organiques formées par l’organisme au cours du métabolisme, les chercheurs ont constaté 115 modifications.

Plus précisément, ils ont remarqué qu’une des altérations impliquait le système endocannabinoïde.

Qu’est-ce que le système endocannabinoïde ?

Pour faire circuler l’information au sein du cerveau, les neurones envoient des messages chimiques qu’on appelle des neurotransmetteurs. Les neurotransmetteurs régulent un équilibre subtil et complexe dont dépend l’ensemble de notre organisme. Les neurotransmetteurs agissent sur les synapses des neurones visés.

Nous savions que notre organisme sécrète des molécules proches de celles du cannabis, c’est pour cette raison que nos neurones possèdent des « récepteurs au cannabis » qui ont été nommés ainsi car ils ont été découverts lors de recherches sur les effets du cannabis sur notre organisme. C’est ce système qu’on appelle le système endocannabinoïde. Le préfixe « endo » signifie endogène, c’est-à-dire sécrété à l’intérieur de notre organisme. Il régule des fonctions clés de notre homéostasie (régulation de nos fonctions physiologiques importantes) : le sommeil, la douleur, l’appétit, l’immunité, le stress, etc.

Un lien établi entre le café et le stress ?

En situation de stress chronique, pour nous aider à faire face à cette situation particulière, notre organisme va diminuer la synthèse des neurotransmetteurs se fixant sur ces récepteurs du système endocannabinoïde. Le problème du café est qu’il va entraîner le même effet que le stress : une déficience en cannabinoïdes endogènes, autrement dit notre organisme sécrètera moins de neurotransmetteurs qui jouent un rôle clé dans notre équilibre. Marilyn Cornelis, responsable de cette étude, rajoute : « Cela signifie que la consommation de café avait créé beaucoup de stress dans le corps et que celui-ci a été forcé de s’adapter ». Les endocannabinoïdes, sources de protection du stress, vont être réduits de façon significative par la caféine. Même si cette étude doit encore être approfondie, elle montre les effets puissants du café sur notre organisme, et son potentiel « effet stressant ».

Pour retrouver l’article original de cette étude, cliquez ici (en anglais).