Si l’exercice physique modéré est conseillé pour diminuer le niveau de stress, des chercheurs canadiens démontrent aujourd’hui qu’un effort intense pratiqué lorsqu’on est très stressés ou en colère, triplerait le risque de crise cardiaque.

Mesure du stress et de la colère avant une crise

Des chercheurs de l’Université McMaster à Hamilton ont voulu démontré les effets de la pratique intense d’un sport lors de pics de stress ou de colère. Pour ce faire, les scientifiques ont étudié le cas de 12 641 personnes de différentes origines, ayant déjà souffert d’une première crise cardiaque. Les patients, âgés de 58 en moyenne, dont une majorité d’hommes, ont du répondre à un questionnaire, détaillant leur niveau de stress ou de colère avant la crise, ainsi que les efforts physiques fournis à ce moment.

Stress, colère et risque cardiovasculaires

Les résultats, publiés dans le Journal de l’Association Américaine des Maladies du Cœur, révèlent que « Les individus qui étaient en colère ou bouleversés et qui avaient fourni un effort physique important avaient trois fois plus de chance d’éprouver des problèmes de cœur. Le risque était plus élevé entre 18 h et minuit et les résultats étaient indépendants d’autres facteurs tels que le tabac, la haute pression ou l’obésité ».

Le lien corps esprit

Dans son article, le site canadien « LAPRESSE.CA » évoque le témoignage du psychologue Barry Jacobs. Selon lui, « l’étude démontrait une fois de plus le lien entre l’esprit et le corps ». Les résultats d’une récente recherche amenaient en effet la preuve de ce lien. Le cortex cérébral, via des réseaux neuronaux, communiquerait directement avec les glandes situées au dessus des reins.

Les accès de colère déjà connus pour augmenter les risques coronariens

Une précédente étude menée par des chercheurs australiens avait démontré qu’une grosse colère multiplierait le risque d’infarctus par 8,5. Les nouvelles conclusions viennent ainsi appuyer ces résultats, pratiquer un sport de façon intense étant fortement déconseillé dans des états de grosse colère ou de niveau de stress élevé.
En revanche, Andrew Smyth, directeur de l’étude, conseille vivement « aux patients de faire de l’exercice physique régulièrement, dont ceux qui font de l’exercice pour diminuer les symptômes de stress».
Les résultats doivent en effet être interprétés avec précaution, les patients interrogés ayant eux-mêmes fait état de leur stress ou de leur colère, juste avant leur première crise.

Nous abordions dans un précédent article le lien entre stress et risques cardiovasculaires, et évoquions les effets de l’hostilité sur l’activité inflammatoire.