Une équipe de chercheurs de la Washington & Lee University de Philadelphie, dirigée par le Pr Rockwell Parker, expert en biologie, s’est intéressée aux effets du stress sur la consommation de sucre. Les résultats de l’étude, publiés dans la revue du Journal Neuroscience Letter, révèlent que le stress, en libérant des hormones glucocorticoïdes, poussent à la consommation de sucre.

Les spécialistes ont en effet remarqué, au cours d’une expérience sur les rongeurs, « que les bourgeons du goût sur le dessus de la langue sont dotés de récepteurs dédiés aux glucocorticoïdes. Leur nombre augmente de 77% dans les moments stressants ».

En revanche, une étude plus récente de l’Université de Californie, dirigée par le Dr Kevin Laugero, spécialiste en nutrition, révèle que le sucre, consommé raisonnablement avant un moment stressant, pourrait agir de façon positive sur le niveau de stress. Les résultats, publiés dans la revue du Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, se basent sur une expérience réalisée auprès de deux groupes de femmes.

Pendant 12 jours, les participantes ont bu, matin, midi et soir, du café sucré pour le premier groupe, et du café additionné d’aspartame pour le second. A l’issue de cette expérience, les chercheurs ont constaté une diminution significative  du taux de cortisol, hormone du stress, ainsi qu’une plus grande activité de l’hippocampe, zone du cerveau lié à la mémoire et à l’apprentissage, chez les volontaires ayant consommé du vrai sucre. Le Dr Laugero, en préconisant une faible consommation de sucre avant un moment stressant, précise que celle-ci a pour but de prévenir le grignotage compulsif dû au stress.

Les résultats de ces études amènent à considérer que le sucre, consommé de façon modéré, est un antistress naturel. « Les chercheurs mettent toutefois en garde contre les débordements. Il est essentiel de ne pas verser dans l’excès pour réduire le stress quotidien. Les risques sont avérés et les conséquences graves telles que l’obésité, le diabète, l’altération des fonctions cognitives et du bien-être psychologique … ».

Nous abordions, dans de précédents articles, le lien entre stress et sucre : « Dispute, stress, ghréline et prise de poids » ; « Stress de la séparation et envie de sucre des enfants » ; « Le stress augmente le risque de diabète de type 2 ».