Le mercredi 18 novembre 2015, le site « Trendy by l’Etudiant » publie une interview du Dr Philippe Rodet intitulée « Face à la violence des attentats : On fait quoi ? », sous la plume de Danièle Licata.

Le terrible choc des attentats du 13 novembre 2015, et la violence des images diffusées en continue à la télévision et sur Internet, engendrent beaucoup de stress et de tristesse chez les jeunes. Le Dr Rodet, médecin urgentiste, explique ici comment réagir face aux blessures psychologiques provoquées par cette tragédie.

Ce médecin, spécialiste du stress, est allé à la rencontre de jeunes pris pour cibles ce vendredi 13 novembre, pour les aider à retrouver un peu de paix. Après avoir échangé de longues heures sur ce qu’il s’était passé, ils se sentaient déjà  moins oppressés.

Le Dr Philippe Rodet précise ainsi qu’il est très important de ne pas s’enfermer dans un mutisme, et  de dialoguer le plus possible avec son entourage. C’est également le moment d’oublier de veilles rancœurs, et de renouer des liens dissolus.  « Face à l’horreur des attentats, il faut tendre les bras, renforcer l’altruisme et la fraternité » précise-t-il. L’entraide aide à se protéger du stress, en donnant sens à sa vie. Il a compris durant sa carrière, que, face à l’atrocité, l’altruisme et la fraternité aidaient à mieux supporter l’insupportable.

« Ce traumatisme peut avoir des répercussions sur le sommeil, l’appétit, la vie quotidienne ; entraîner un état d’inquiétude, d’anxiété, voire d’angoisse ; et multiplier les comportements à risque tels que les addictions » indique le Dr Rodet. Il apparaît alors essentiel de dialoguer, et de veiller à ce que personne ne soit isolé. « Seule la parole libère et apporte du réconfort », ajoute-il.

Après les attentats de « Charlie Hebdo » la consommation d’anxiolytiques avait augmenté de 18% . Le Dr Rodet déconseille cependant la prise de ce type de médicaments chez les jeunes,  Il est toutefois recommandé de consulter un médecin pour ceux qui ne parviennent pas à dialoguer, ou dont les troubles s’amplifient.

Les parents jouent également un rôle important. « L’isolement n’est pas une solution, si un jeune a un(e) meilleur(e) amie(e), il est indispensable qu’ils se rencontrent et qu’ils échangent, cela sera une aide précieuse ». Le rôle des parents est aussi d’écouter, de rassurer, de transmettre des émotions positives à leurs enfants, et d’inciter à l’entraide. « La solidarité est un moyen de développer le sens de la vie, source d’émotion positive extrêmement puissante pour diminuer les effets du stress », conclut-il.

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Article rédigé par Julie Pillon