La bienveillance…

Il y a des rencontres qui passent inaperçues et puis il y a les autres, celles qui vous marquent, vous étonnent, vous font réfléchir, vous inspirent.

La rencontre avec Philippe Rodet, docteur de son état, fait partie des inspirantes.

Quand le docteur Rodet m’a parlé d’un billet sur la bienveillance, je me suis demandée s’il plaisantait.

Pour mes amis PCM (Process Communication Model), ma question existentielle a été mise à rude épreuve.

Suis-je capable d’écrire sur ce mot ?

Aujourd’hui, cela fait trois mois que cette phrase trotte dans ma tête.

« Nathalie, si nous convainquons 10% qui eux même parviennent à en convaincre 10%, nous pouvons changer la donne ».

Suis-je convaincue ? Je ne sais pas.

Quelques principes !

La bienveillance, tout le monde en parle, toutes les sociétés parlent du concept à leurs salariés pour finalement parfois bien peu de pratique.

Je suis sûre d’un fait : ce n’est pas à coup de charte, de phrase bateau et de messages sous la signature que nous pratiquons la bienveillance.

J’avoue ma préférence pour celui-ci (envoyé dans un contexte sans décalage horaire) : « si vous recevez ce message en dehors des heures habituelles de bureau, il ne requiert ni prise de connaissance, ni réponse immédiate de votre part »

Qu’est-ce que la bienveillance ?

Et si nous commencions par le début, qu’est-ce que la bienveillance ?

Prenons le Larousse : « Bienveillance : nom féminin, Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui ».

Compréhension et indulgence.

Tout le monde ne pense pas comme vous

Tout le monde ne va pas aussi vite que vous

Tout le monde ne travaille pas comme vous

Tout le monde ne voyage pas comme vous

Tout le monde ne mange pas comme vous

Tout le monde ne dort pas comme vous

Je pourrais continuer la liste pendant des lignes et des lignes …

Peut-être que celle-ci est un bon résumé : vous êtes unique !

Pour pratiquer la bienveillance, il faut donc comprendre, comprendre la différence de l’Autre. Et l’accueillir avec indulgence.

J’avoue que cette définition ne m’évoque pas grand-chose.

Bienveillance ? Décomposons le mot : Bien et Veillance

Veillance ? Veiller sur une personne.

Bien ? D’une manière satisfaisante.

Nous pourrions alors dire que : « la bienveillance, c’est de veiller au bien des autres »

Prenons cette définition pour ce billet.

Pourquoi veiller au bien des autres ? Pourquoi cela pourrait-il « changer la donne » ?

J’ai tout le temps la même question dans mes formations : « très sympa ton truc, mais pourquoi ce serait à moi de m’adapter aux autres ? »

Pour changer la donne justement ! Si nous impulsons le mouvement, la dynamique, le process…nous pouvons changer la donne.

Pourquoi veiller au bien des autres au travail ? C’est peut-être la dernière chose que l’IA ne pourra pas faire.

C’est surtout la meilleure façon de travailler ensemble.

Veiller au bien de ses équipes ne veut pas dire ne pas râler, ne pas dire les choses, ne pas recadrer…Nous pouvons au contraire tout faire avec la bienveillance. C’est elle qui nous sert à dire qu’il n’y aura pas de promotion, pas de budget,…

Tout le monde se dit bienveillant et je n’ai jamais vu autant de gens « brisés » par les entreprises, de gens démotivés et méfiants envers la hiérarchie.

Alors comment pouvons-nous bien veiller ?

  • Prenez le temps…

Ecoutez vos équipes, provoquez des vrais moments d’échanges (pas ces réunions d’expression des salariés où il ne se passe rien ensuite)

Si vous savez que vos équipes doivent être chez elle à 18h00, ne programmez pas de réunion à 17h30

Si vous faites partie des invités :  n’allez pas à ces réunions ! Impossible de ne pas y aller ? Alors récupérez votre temps.

  • Donner les infos, agréables ou désagréables…

Pas de recrutement possible pour ce salarié en intérim ? Pas de promotion ? Dites-le.

Rendez lisibles les processus de votre entreprise.

J’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes sur cette partie et pourtant j’observe tous les jours son absence.

  • Demander de l’aide quand la situation est en dehors du travail…

Vous, les managers / dirigeants ou collèges, vous n’êtes pas des professionnels du social, faites-vous aider.

Certaines entreprises ont des systèmes d’aide (sociale, prise en charge…) non connues par les salariés, faites les connaitre.

  • Adapter votre communication et votre style de veillance à la personne…

Si vous êtes unique, l’autre l’est aussi !

Et peu importe comment vous la nommez (bienveillance, compassion, « caring »…), vous pouvez la nommer comme vous voulez si c’est pour bien veiller sur les autres  !

 

Nathalie Willard :

Management, formation et conduite du changement sont le fil rouge de ses différents postes, que ce soit en opérationnel ou en transverses, dans les domaines de la restauration, du graphisme, du marketing, du service au client, en SI ou encore en RH.

L’humain a été très rapidement au cœur de son système et avec la découverte de la Process Communication® pendant un master de Marketing des Services à Grenoble Ecole Management, elle s’est spécialisée sur cet outil afin de l’utiliser au quotidien.