Dans sa tribune du mois d’avril sur le site de ressources humaines « Focus RH », le docteur Philippe Rodet aborde les conséquences de l’infection à coronavirus et du confinement sur le stress et la motivation des collaborateurs.

L’infection à Coronavirus a généré un niveau de stress important…
L’ancien médecin urgentiste, qui a renoué avec son métier premier, de manière bénévole, dans un hôpital de province depuis plusieurs semaines, explique que l’infection à coronavirus et le confinement ont largement contribué à augmenter le niveau de stress. Il y a le stress lié à la maladie elle-même (peur de la contracter et de la transmettre) et le stress inhérent au confinement (affaiblissement des liens sociaux, diminution des moments agréables passés à l’extérieur…)
« Et comme à chaque fois que le stress augmente, la motivation baisse » écrit-il. Des propos confortés par une étude réalisée par Opinionway qui montre que le pourcentage de personnes stressées a augmenté de 10% durant le confinement tandis que 25% des employés reconnaissent actuellement une baisse de leur motivation.

Agir maintenant pour éviter des conséquences morales majeures demain…
Le fondateur du Cabinet Bien-être et Entreprise traite aussi de l’intérêt d’agir maintenant pour éviter une crise morale majeure demain. En effet, après toute crise financière, il y a de graves conséquences morales. Là, l’intensité de la crise, sanitaire et financière, est majeure et les conséquences risquent d’être sévères. Il est donc urgent d’agir à temps pour ne pas s’alarmer trop tard.

Une stratégie en deux axes : rassurer et motiver…
Lorsque des entreprises reprennent une part de leur activité, il va être essentiel de rassurer les collaborateurs.
Rassurer grâce à un avis favorable du médecin du travail, à une prise de parole transparente du DRH ou du dirigeant de l’entité, grâce à des mesures barrières efficaces, à la poursuite du télétravail parfois avec des roulements, et à l’adaptation des restaurants d’entreprise.

Lorsque des entreprises reprennent une part de leur activité, il va être essentiel de motiver les collaborateurs.
« La période a été riche en émotions négatives en raison de la dangerosité du virus, de sa contagiosité et d’informations parfois… peu cohérentes! »
Il va donc être essentiel d’augmenter les émotions positives en fixant un objectif global et des objectifs intermédiaires qui soient des « défis possibles », en accordant un juste niveau d’autonomie « à l’origine d’une plus grande créativité indispensable pour penser demain », en exprimant des retours positifs de différentes natures.
Cela passe également par le fait de diminuer le plus possible les émotions négatives par exemple en cultivant le sentiment de justice, en évitant le manque d’empathie, en étant cohérent, en mutant le pessimisme en optimisme…

« Rassurer et motiver va bien permettre d’endiguer les deux principaux problèmes rencontrés : une augmentation du stress et une baisse de la motivation ».
« Finalement, ce qui était nécessaire hier, afin d’allier santé et réalisation de soi chez les collaborateurs, est tout simplement devenu essentiel ».