Depuis quelques années, le management connaît de profondes mutations qui tendent à promouvoir un leadership bienveillant et altruiste, bénéfique pour les salariés, les entreprises et leur productivité. C’est ce qu’explique Luc Vachez dans un article de l’Observatoire de la Compétence Métier.

Un management traditionnel contre-productif

Terminés les décisions verticales et la direction hiérarchique traditionnelle ? Sans doute que non, mais de plus en plus de dirigeants d’entreprise ont décidé de créer une rupture managériale dans leur manière de se positionner comme leader vis à vis de leurs salariés en constatant que le management à l’ancienne était contre-productif car facteur de stress et de peur et ne suscitant pas l’engagement au sein de l’entreprise. Comme l’indique le Dr Rodet, auteur du livre « La bienveillance au travail », cité par Luc Vachez, « Le stress a un impact négatif sur la poursuite des objectifs fixés par l’entreprise : dans 75 % des cas, les chercheurs observent que, dès que le stress augmente, la performance diminue ».

Humilité, bienveillance et reconnaissance

Par ailleurs, une étude récente, menée par le Centre de recherche Catalyst, classe l’humilité parmi les quatre facteurs essentiels d’un bon leadership propice à un environnement inclusif bienveillant pour les collaborateurs. Un manager qui sait déléguer et reconnaître ses erreurs, par exemple, tout en travaillant sur les facteurs de protection en confiance et avec sincérité avec ses salariés augmentera l’efficacité de ces derniers. Dan Cable, professeur de comportement organisationnel à la London Business School, précise même que le manager doit « adopter l’état d’esprit d’un leader-serviteur, un type de leader qui se voit en serviteur de ses subordonnés, en soutien tangible et émotionnel au fur et à mesure que ces derniers expérimentent et grandissent ». Pour le Dr Philippe Rodet, il s’agit en effet « d’augmenter les émotions positives et de diminuer les négatives. Pour cela, montrer à nos collaborateurs qu’ils sont utiles, les aider à voir le sens de leur travail, être capable d’exprimer de la gratitude, des encouragements. »

Un accompagnement nécessaire

Pour amorcer une nouvelle forme de management à tous les échelons d’une entreprise, la bonne volonté ne suffit pas. Cela implique d’abord l’engagement de la direction et de managers qui sont prêts à mettre en œuvre de nouveaux comportements en faisant appel à des professionnels formés. « Car ce travail sur soi, pour les managers et les dirigeants est probablement la tâche la plus difficile » affirme le Dr Philippe Rodet. C’est un processus de changement qu’il faut soutenir dans le temps pour qu’il infuse toute l’organisation. Si on parle d’altruisme et de bienveillance, la démarche n’en est pas moins intéressée, elle est cependant bénéfique non seulement pour les résultats de l’entreprise mais également pour le bien être, la motivation et la satisfaction des salariés, dans un objectif de réussite individuelle et collective.

Sophie Nouaille