Un article paru le 21 septembre 2019, sur le site canadien « JM Psycho » sous la plume de Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, aborde la détresse psychologique des policiers canadiens avec beaucoup de lucidité.

Un sujet tabou…

Chrisine Grou considère que la détresse psychologique des policiers reste encore un sujet tabou. Cela peut être en rapport avec le symbole de force, de sang-froid et d’autorité des policiers.

Une exposition à des situations traumatisantes…

Christine Grou explique que les policiers comme les pompiers ou les ambulanciers sont amenés à intervenir dans des situations difficiles et imprévues où le risque de traumatisme est réel.

Une réalité en rupture avec le rêve initial…

Entre le rêve de devenir policier pour assurer la sécurité et aider les personnes en danger et la réalité parfois hostile de certaines personnes, l’écart est important et peut ouvrir la porte à une réelle détresse psychologique.

Une reconnaissance insuffisante…

Les policiers sont plus souvent critiqués que remerciés pour leurs actions. Dans la mesure où la reconnaissance extérieure est pratiquement inexistante, on perçoit ici l’importance de la reconnaissance managériale. Christine Grou est très claire : « On sait tous à quel point la reconnaissance constitue une valeur essentielle dans notre travail ».

Une communication difficile…

Le sujet étant encore un peu tabou, il est de ce fait plus difficile pour les policiers de l’aborder avec leurs collègues ou leur hiérarchie. L’idée, mise en œuvre dans la province de Liège en Belgique, de mettre en place des « personnalités sentinelles » dans la police peut être sur ce point une aide précieuse.

Comment agir ?

Dans ce contexte particulier, afin d’améliorer leurs conditions de travail en s’appuyant sur les principes de la bienveillance au travail, quatre actions me sembleraient intéressantes à développer :

  • Dire clairement que la souffrance morale dans certaines professions est inévitable afin que ce sujet cesse d’être tabou.
  • Optimiser le management pour que la reconnaissance soit cultivée au mieux.
  • Mettre en place des « personnalités sentinelles » comme en Belgique.
  • Développer des cellules de soutien psychologique.