Un article paru sur le site du journal « Epoch Times » le 22 octobre 2015, intitulé « addiction au travail, êtes-vous concernés ? », aborde par le biais des résultats du dernier sondage d’Opinion Way, une nouvelle réalité au travail, celle de l’addiction.

Les derniers résultats de l’enquête Opinion Way précisent qu’environ un français sur deux serait heureux au travail, particulièrement dans les TPE (64 %), et chez les moins de 30 ans. Malgré ces chiffres encourageants, des spécialistes de la médecine du travail s’alertent d’un nouveau comportement addictif, lié à nos récentes habitudes de vie, et renforçant la fragilité de l’équilibre vie professionnelle/vie privée.

D’après Opinion Way, 47 %  des français disent apprécier « un peu de stress positif pour travailler dans de bonnes conditions », et plus d’un tiers d’entre eux avoir besoin « d’une dose de travail ». Pourtant, 75 % des salariés font face à une « surcharge de travail occasionnelle, voire régulière ».

Le Dr Michel Lejoyeux, spécialiste des comportements addictifs, définit l’addiction au travail comme « un besoin de travailler en permanence et une sensation de manque lors des interruptions au travail », encouragée par un accès illimité aux mails et appels professionnels en dehors du bureau.

Le Dr Marie-France Hirigoyen, médecin psychiatre, précise quant à elle qu’ « on trouve de plus en plus de personnalités hyper adaptées aux exigences du monde moderne. Bien souvent, elles manquent d’intériorité et restent dans des relations superficielles et ludiques, tant sur le plan professionnel que privée », ce qui vient amoindrir une frontière déjà mince entre vie pro et vie perso.

La différence entre investissement au travail et dépendance reste cependant assez floue, ce qui rend cette addiction difficilement détectable.

Une étude britannique rapporte que les possesseurs de Smartphone le consultent 221 fois par jour, et que 75 % des salariés interrompent leur travail pour consulter leur boîte mail quand un nouveau message arrive, ce qui n’est pas sans conséquences. Concentration, qualité de vie au travail et créativité seraient ainsi détériorées par une consultation incessante de son portable et de ses mails.

Afin de réduire le risque de dépendance au travail, les spécialistes s’accordent à donner plusieurs conseils. Il est prouvé qu’après une interruption, 20 minutes sont nécessaires pour retrouver un niveau de concentration optimale. Pascale Belorgey, manager en efficacité personnelle à la Cegos, indique alors qu’il est préférable de ne pas répondre immédiatement aux mails que l’on reçoit, afin de ne pas « encourager vos interlocuteurs à vous solliciter davantage ». Elle conseille également de ne pas consulter sa messagerie le matin, là où la concentration est la meilleure.

Naviguer sur son portable ou son ordinateur le soir est également déconseillé, les écrans agissant comme un excitant avant l’endormissement. Huit français sur dix affirment mal dormir à cause de leur travail, il est alors d’autant plus important de s’accorder une pause d’au moins deux heures avant le coucher.

Le Dr Philippe Rodet, spécialiste de la gestion du stress et fondateur du cabinet Bien-être et Entreprise, précise que « dix minutes de lecture le soir éliminent 60 % du stress de la journée » et conseille d’« évaluer la durée de votre cycle de sommeil (en général entre une heure trente et deux heures) et de se coucher à une heure qui vous permettra de dormir un nombre pair de cycles ».

Enfin, et selon les résultats d’une étude Olféo, 44 % du temps passé sur Internet au travail concernerait des besoins personnels, ce qui coûterait  6 656 Euros par an et par salariés à l’entreprise.

Nous avions évoqué, dans un précédent article, les risques liés à la multiplication des écrans sur le manque de sommeil et le niveau de stress, en particulier chez les jeunes générations, ainsi que les conséquences d’une consultation trop régulière de ses mails, dans « les personnes qui regardent moins leurs emails sont moins stressées ».

Article rédigé par Julie Pillon