Les enfants, dès l’âge de 6 ans, ne seraient pas épargnés par le stress et l’anxiété. C’est ce qu’affirme Lise Bartoli, psychothérapeute et auteur de « L’art d’apaiser un enfant » (Payot). Dans un article paru sur le site du magazine « Femina », intitulé « Petits, et déjà stressés », on apprend que dès leur plus jeune âge, les manifestations d’un stress chronique et répétitifs peuvent s’installer chez les petits.

Selon Lise Bartoli, « le climat anxiogène dans lequel nous vivons favorise ce stress toxique qui nuit gravement à l’équilibre des enfants », propos plus que d’actualité.

Jeanne Siaud-Facchin, également psychothérapeute, constate quant à elle que de nombreux enfants sont « incapables d’avancer, ne sachant plus comment sortir la tête de l’eau, avec des parents forcément dans un état d’inquiétude immense ». Les proches communiqueraient, sans forcément s’en apercevoir, leur stress aux plus jeunes, qui à leur tour, provoqueraient de l’inquiétude chez les parents (résultats scolaires, problèmes de comportement …), créant ainsi un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.

Cette spécialiste observe également que c’est « avec l’école que les plus gros stress apparaissent », 80% des consultations au sein de son cabinet sont en effet liées à un motif scolaire. La pression exercée par les parents sur la réussite de leurs enfants vient alors contrarier le rythme biologique de ces derniers. « Il faudrait compter combien de fois par jour nous nous adressons à nos enfants de façon inappropriée : « Dépêche-toi », « Plus vite », « Arrête de traîner on est en retard ». On les fait grandir dans une véritable « urgence de vivre », précise-t-elle.

Or, les enfants lorsqu’ils sont à l’école ou au collège, n’ont pas encore la maturité nécessaire pour comprendre leur stress, et s’en protéger. Lise Bartoli précise que l’accompagnement de ces enfants est bien souvent nécessaire, les aider dans la gestion de leur émotion « donne confiance aux plus jeunes et l’espace nécessaire pour les libérer de leurs craintes ».

En outre, Jeanne Siaud-Facchin ajoute que « toutes les expériences sont enregistrées aux niveaux corporel et psychique. L’inconscient mémorise ce qui sera perçu comme dangereux (la séparation), le stress étant un mécanisme de défense qui protège de ce danger propre à chacun, à son ressenti, à son histoire, à celle de ses parents. »

Dans une récente étude, L’Unicef révèle que plus d’un tiers des 6-18 ans sont en souffrance psychologique. Devant ces résultats alarmants, il apparaît indispensable de semer une certaine forme de bienveillance auprès des plus jeunes, de les encourager, les féliciter, et surtout de les aider à trouver un sens à leur vie.

Nous évoquions précédemment les conséquences de l’endettement des parents sur le niveau de stress des enfants, et abordions le stress des parents comme réducteur de leur propre efficacité. Nous rappelions par ailleurs les bienfaits de motiver son enfant sans stress.