Le journal The Guardian revenait la semaine dernière sur une étude publiée dans Nature Neuroscience s’intéressant à notre capacité à rebondir lorsque l’on traverse un événement difficile, ce que l’on appelle communément en psychologie la résilience.

Qu’est-ce que la résilience ?

La résilience est la capacité à reprendre un développement après une « agonie psychique ». Face à un événement très difficile, on a deux solutions : soit on reste prisonnier du passé, on développe alors un syndrome psychosomatique, soit on se débat pour se reconstruire malgré cet événement douloureux. Une étude scientifique publiée l’été dernier montre que le simple fait de pouvoir se remémorer naturellement des moments précis de bonheur permet de construire une forte capacité de résilience, et ainsi de faire chuter les risques de faire une dépression au cours de sa vie.

Comment les chercheurs ont-ils procédé ?

Les chercheurs ont analysé des données recueillies dans les années 90 auprès de 427 jeunes âgés en moyenne de 14 ans. En regard de leur histoire de vie, ils avaient tous des risques de dépression avérés. En analysant les réponses à des questions portant sur de récents événements ayant eu lieu dans leur vie, leur humeur dépressive et d’éventuelles pensées négatives, comme le sentiment d’être inutile. Ils ont également regardé comment ces jeunes avaient réagi lorsqu’on leur a demandé ce qu’évoquait pour eux un mot comme « heureux ».

Leur taux de cortisol salivaire était évalué par un test salivaire avant l’expérience. Les chercheurs ont alors constaté que de fréquentes pensées négatives et un taux élevé de cortisol étaient corrélés à un risque plus fort d’être dépressif.

Une année plus tard, les chercheurs ont repris l’étude

De nouveaux tests salivaires furent réalisés. Les chercheurs ont alors constaté que les personnes se rappelant avec la plus forte proportion des moments heureux avaient moins de pensées négatives, et de plus faibles taux de cortisol. Les chercheurs concluent que le fait de se souvenir de moments très positifs semble construire une résistance à la dépression, du moins lorsque ces moments heureux étaient très précis.

Le journaliste du Guardian, Ian Sample, s’appuie sur une autre étude (visible ici) mettant en avant des facteurs de résilience, et des facteurs de fragilité. Par exemple, avoir des parents mariés, une famille harmonieuse et encourageante réduit les risques de dépression, tandis qu’une faible estime de soi et une tendance à ressasser des pensées négatives amplifie les risques de dépression.

La clé pour rebondir : se créer des souvenirs très précis d’instants de plaisir intense

Marc Bush, directeur de la structure YoungMinds (Esprits jeunes), revient sur les conclusions de cette étude : « cette recherche nous éclaire, créer des souvenirs très précis d’instants de plaisir intense permet d’améliorer solidement l’estime de soi, ce qui peut être d’une grande aide pour affronter les moments plus difficiles ». Il indique à ce sujet l’importance de bâtir une bonne capacité de résilience dès le plus jeune âge. Il conclut par ces mots : « il est aussi crucial que notre société identifie plus efficacement les comportements qui pourraient être dûs à un événement traumatique ou tout signe de stress trop important pour préparer les professionnels en contact avec les jeunes à soutenir ces enfants en difficulté ».

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