81% des étudiants infirmiers ont envisagé d’interrompre leur formation en troisième année…

Un article paru dans le Journal du Dimanche, aborde une enquête réalisée auprès de 14.000 étudiants en soins infirmiers pour la Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers (FNESI).

Il en ressort que, au-delà de l’épuisement physique qui touche 75% des étudiants, ils sont un tiers à se déclarer victimes de crises d’angoisse et un quart à être en mauvaise santé psychique.

62% des élèves en troisième année font le constat que leur état de santé s’est dégradé au cours de leur cursus.

L’intégration et les relations dans les établissements de santé au cours des périodes de stage est décrite comme le facteur aggravant pour ces étudiants.

Parfois qualifiées de « violentes », ces relations peuvent placer les étudiants dans une situation de soumission et engendrer l’acceptation de missions pour lesquelles ils ne sont pas préparés.

L’absence d’accompagnement et de prise en compte de la souffrance des étudiants par les tuteurs ainsi que la pression sociale qui stigmatise l’échec jouent aussi un rôle majeur sur l’état de santé mentale des infirmiers en devenir.

Ils sont ainsi un tiers à consommer des psychotropes en troisième année soit trois fois plus que la moyenne des 18 – 25 ans.

Le Dr. Valérie Auslender, dans une Omerta à l’hôpital, paru aux éditions Michalon, dénonce ce harcèlement moral et cette maltraitance qui affecte l’ensemble des étudiants en santé.

Pour en finir avec cela, elle appelle à « dénoncer systématiquement et condamner » chaque situation ainsi que d’inclure dans la formation, la question des violences institutionnelles, de la souffrance du patient et de l’équipe, à former les professionnels au tutorat, et surtout à sortir des logiques de rentabilité à l’hôpital pour remettre l’humain au cœur du soin ».