Un article paru sur le site « Santé Log » le 8 novembre 2015, intitulé « le stress à l’enfance brise le circuit de la récompense », aborde les résultats d’une récente étude publiée dans le journal « Biological Psychiatry ».

Plusieurs études ont déjà démontré que l’exposition au stress durant l’enfance était un facteur de risque majeur de dépression. Des chercheurs de l’Université Duke et de l’Université du Texas tentent aujourd’hui d’en expliquer la raison biologique.

Afin de comprendre ce mécanisme, les chercheurs se sont appuyés sur les expériences de négligence et de malveillance subies par 106 enfants et adolescents âgés de 11 à 15 ans, de leur niveau d’humeur, et de la neuro-imagerie initiale effectuée chez ceux-ci.  Deux ans plus tard, les enfants ont passé un second scanner du cerveau. Les chercheurs se sont alors intéressés à une zone profonde du cerveau, le striatum ventral, impliqué dans le traitement des expériences enrichissantes, et donc dans la génération d’émotions positives, et se sont aperçus que chez les adolescents exposés à la négligence affective, la réponse du striatum ventral à la récompense était anormale. En outre, la baisse d’activité du striatum « est associée à l’apparition des symptômes dépressifs au cours de cette période clé du développement ».

Le stress subi pendant l’enfance diminuerait ainsi l’activité dans les zones de la récompense, et entraînerait une réduction de la capacité à ressentir des émotions positives.

« Plus concrètement, l’étude suggère que trop de stress tôt dans la vie compromet la capacité d’éprouver de l’enthousiasme ou du plaisir, tel un effet pervers de la résilience ».

Nous avions abordé les conséquences du stress pendant l’enfance, notamment dans « un gros stress dans l’enfance fragilise l’organisme adulte », « un stress intense dans l’enfance entraîne un raccourcissement des chromosomes », « le stress chez l’enfant augmente le risque cardiométabolique »  .

Article rédigé par Julie Pillon