La réaction de stress est salutaire pour l’individu ; sinon, nous n’existerions simplement pas !

Il n’en demeure pas moins qu’un stress trop important ou la répétition de multiples agressions, entraîne des réactions inadaptées et inappropriées.

Le corps commence alors à se fatiguer et vieillir prématurément.

C’est ici que le stress coûte cher !

Il coûte cher à l’individu, aux entreprises, à la société.

Le stress coûte cher à l’individu :

Nous savons maintenant que le stress est un facteur de la maladie.

En fonction du terrain génétique, de l’environnement, de son hygiène de vie, l’individu verra se développer certaines pathologies, troubles comportementaux, influence négative sur sa vie psychologique.

Le stress coûte cher aux entreprises :

Depuis les années 90, de multiples études ont cherché à quantifier le coût du stress dans le monde du travail.

Cette estimation varie selon le choix des facteurs pris en compte, ainsi que la méthodologie retenue.

Cependant, quelque soient les chiffres et leur disparité, tout le monde s’accorde à dire que le stress coûte cher et même très cher aux entreprises, en terme de journées d’absence, « turn-over », accidents de travail, parfois suicides…voire sabotages !

Selon le Bureau International du Travail, « ce stress auquel sont soumis les travailleurs est l’un des grands défis que devront relever les gouvernements, les employeurs et les syndicats au cours des années à venir.

C’est un problème qui touche tout le monde dans les sociétés industrielles modernes et qui, par ses effets sur la santé et la productivité, a aussi beaucoup d’impact sur l’économie. Les entreprises qui auront le plus de chances de réussir à l’avenir seront celles qui aideront les travailleurs à faire face au stress et qui réaménageront soigneusement le milieu de travail afin qu’il soit mieux adapté aux aptitudes et aux aspirations humaines. »

Le stress coûte cher à la Société :

Une raison pour laquelle les entreprises ne cherchent pas à diminuer le stress professionnel, c’est la croyance tenace que plus on « fait cravacher le salarié », plus il produira !

Toutefois, la concurrence économique impose l’excellence du management qui prend de plus en plus en compte la réalité et l’intérêt de bien gérer les « ressources humaines » !

Il reste toutefois encore beaucoup de chemin à faire …

La seconde raison : l’employeur n’est pas responsable des dégâts qu’il peut occasionner sur la personne humaine.

Pour cette raison, en Europe, l’accord cadre européen sur le stress au travail, signé par les partenaires sociaux le 8 octobre 2004, attire l’attention sur les risques liés au stress et sur les mesures susceptibles d’être mises en œuvre pour prévenir ces risques.

Cependant, il faut reconnaître qu’en France, ce sont les citoyens qui paient la note :

1- Ceux qui ont des problèmes liés au stress… (Dépendances, comportements asociaux, dépressions, mal-être …)

2- Et ceux qui paient la note financière avec leurs impôts !

J’entends parler du « trou de la Sécurité Sociale », mais en dehors des moyens proposés qui sont souvent les mêmes, (payer plus !) j’entends peu de propositions valables et pérennes !!!

Je suppose que le « citoyen ordinaire » doté de bon sens, ferme le robinet (prévenir le stress), plutôt que passer la serpillière (payer, payer…) ou éponger le lavabo (s’attaquer au problème d’alcool, de drogue, des dépressions, maladies cardio-vasculaires, …)

Pourtant l’action efficace est celle qui s’attache à la cause comme le faisait remarquer justement Claude Desbordes dans un billet précédent.

De quoi ont besoin nos représentants politiques ?

Courage ? Information ? Volonté ?

Allons-nous encore payer longtemps pour ce mal-être ?

Si le coût du stress supporté par la société est de 50 milliards (comme annoncé par Bernard Salengro de la CFE-CGC, sur la base des estimations du BIT), alors que rapporterait une politique de prévention du stress ?

Imaginons 80 % d’échec, il reste 20 % de réussite, soit la modique somme de 10 Milliards d’euros !! Par an !!

Et si la question du « trou de la sécu » se réglait comme ça ?

Le meilleur pour la fin :

Au-delà des économies financières, cela implique que les personnes ayant bénéficié de cette prévention, ont augmenté leur bien-être …

Et cela n’a pas de prix.

A mon avis, il est temps d’agir ….

Jean Krakowiecki, Président de l’Institut de Recherche sur le Stress

Animateur du site http://www.gestiondustress.net/