Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le secteur de la mode ne serait pas épargné par le phénomène de burnout. Emplois du temps surchargés, niveau d’exigence important, pression sociale constante … des facteurs souvent ignorés dans le métier.

Les raisons de la survenue du burnout dans le secteur de la mode

S’il est facile de penser que les employés du secteur de la mode ne sont pas impactés par l’épuisement professionnel, la réalité est tout autre. Derrière strass et paillettes se cache parfois un véritable malaise, souvent méconnu du grand public. Les raisons sont pourtant nombreuses.

Dans son article intitulé « le burn-out, tendance lourde mais ignorée dans la mode », le site du journal « Libération » reprend les propos de la spécialiste britannique Cary Franklin : « la mode demande beaucoup plus d’heures à ses travailleurs que ce qui est indiqué sur leurs contrats. Ils doivent être à l’affût et disponibles 24 heures sur 24. Une dérive qui peut clairement avoir un impact sur l’équilibre et la sérénité d’une personne ».

En outre, la pression sociale dans ce milieu reste intense. Le Dr Carolyn Mair, psychologue spécialiste de la mode, explique que la quête de la perfection, ajoutée aux obligations mondaines, représentent un réel danger pour l’équilibre psychologique des « fashionistas ». « Il faut être parfait et à la pointe des tendances, tout le temps. Il faut réseauter, aller absolument à telle fête, ou boire un coup avec telle personne… Et après, il faut se lever le lendemain. Il est pourtant très difficile de maintenir un tel niveau d’énergie, de mode de vie mais aussi de créativité », ajoute-t-elle. L’exercice d’un métier créatif induirait par ailleurs 25% de risques supplémentaires de déclarer des troubles mentaux.

Le burnout dans la mode, un sujet tabou

En effet, le sujet reste tabou. Sophie Abriat, ancienne étudiante en mode, explique que « d’une manière générale, on ne veut pas parler de ce qui se passe réellement en interne. De l’organisation et du management des maisons, parce qu’il faut faire rêver, mais aussi peut-être parce qu’on a du mal à moderniser les processus et que le management en interne reste ultrapyramidal. La mode est un univers difficile d’accès car maintenu à distance. Peu d’informations percent la lourde cloison du secret ».

Retrouvez nos articles sur le burnout : « Burn-out, le travail ne serait pas le seul responsable » « L’inefficacité des vacances contre l’épuisement » ; «Stress des élèves et burn-out » ; « Stress, embouteillage et burn-out » ; « Comment prévenir le surmenage » ; « Burn-out : des entreprises agissent »