Le titre de ce texte n’est pas de mon fait, je l’ai emprunté à Antoine Char, journaliste au journal Métro de Montréal et auteur d’un article paru sur le site de ce journal le 19 octobre 2009, intitulé : « Métro, boulot, suicide ».

J’ai lu cet article à plusieurs reprises parce que l’approche du rapport au travail des Français m’a interpellé car elle entrait en résonnance avec ma conviction que la Culture d’un pays influe sur la relation au travail et donc sur le management. Antoine Char écrit : « Au pays des 5 semaines de congés payés et des 35 heures de travail par semaine, les Français ont malgré tout un rapport passionnel au travail. Ce n’est pas seulement un gagne-pain, comme dans bon nombre de pays anglo-saxons. C’est un mode de vie ».

Effectivement, en France, nous avons un rapport passionnel au travail. D’ailleurs, la mise « au placard » qui se traduit souvent par une absence d’activité avec des rémunérations maintenues, est très mal vécue car le salarié ne se sent plus utile à ses collaborateurs, à son service, à l’entreprise, à la société.

Antoine Char apporte un autre argument. En France, l’INED a prouvé qu’une hausse du chômage de 1% entraine une augmentation des suicides de 4 à 5%, phénomène que l’on ne retrouve pas, par exemple, en Italie.

Et si les Français avaient un besoin plus important que d’autres de se sentir utiles ? Et si cette utilité passait par le travail ? Il y a là de quoi justifier un management profondément humaniste en France, un management capable de cultiver le sentiment d’utilité, un management en harmonie avec les thèses du Professeur Philippe Davezie… Dans un document intitulé « Travail et Santé », Philippe Davezies explique que l’on va mieux si l’on prend conscience de l’utilité de son activité pour autrui. Il va jusqu’à apporter une justification médicale à ce principe : « la perception de l’activité d’autrui active, dans le cerveau, des réseaux de neurones qui réagissent à cette activité de la même façon que s’il s’agissait de la propre activité du sujet sur cet objet. ». En une phrase, si on facilite l’activité de son collègue grâce à son propre travail, on en retire une satisfaction et donc du… bien-être !

Intéressant cet article sur le rapport au travail des Français vu de Montréal !