La France peut guérir de son stress de son pessimisme et de sa démotivation sans ordonnance. Le pays est confronté à quatre problèmes majeurs, un haut niveau de stress, un pessimisme record, une baisse de la motivation et un faible sentiment de bonheur. Selon un sondage Opinionway d’octobre 2012, 63% des salariés français éprouvent du stress au travail. Quant au BIT, il estime que l’absentéisme, le turnover, la « perte de qualité » liés au stress représentent 3 à 4% du PIB des pays industrialisés.

Parallèlement, l’enquête réalisée en 2011 par BVA-Gallup International pour « Le Parisien » et « Aujourd’hui en France », montre que des cinquante et un pays testés, la France est le plus pessimiste.
Selon le baromètre Edenred-Ipsos de 2013, près de 40% des Français ont vu leur motivation au travail chuter en 2013. Selon le baromètre Edenred Ipsos de 2012, 62% de nos compatriotes considèrent que leur travail est contrainte, routine ou, au mieux, une « sécurité ».
Enfin, le baromètre mondial du bonheur (Win gallup, décembre 2012) place la France à l’avant-dernière position parmi 54 pays.

Souvent, on est tenté de s’attaquer au premier problème, au stress, mais sans agir vraiment sur sa principale cause : notre incapacité à faire la part des choses. En effet, trop souvent, on s’appuie sur des stratégies seulement destinées à diminuer le niveau de stress. Ainsi, on aura des collaborateurs moins tendus, mais sans agir vraiment sur la cause du stress. D’ailleurs la France, pays de référence en ce qui concerne la consommation de psychotropes, est en dernière position au sujet de l’optimisme. On ne change donc pas notre vision de la situation.

Si l’on transmettait à chacun un moyen simple destiné à l’aider à faire la part des choses, non seulement on diminuerait le niveau de stress mais, en plus, on modifierai sa manière de voir la vie et on l’aiderait à devenir plus optimiste.

Repérer les éléments positifs de la journée

La manière concrète de procéder est très simple. Avant de se coucher, il est efficace de prendre une feuille de papier et de la séparer verticalement en deux colonnes.
Dans l’une de ces colonnes, on note les éléments négatifs de la journée. Dans l’autre, les éléments positifs car, même lorsque les temps sont durs, si on y prête garde, il existe des moments agréables : on a laissé traverser un enfant au niveau d’un passage protégé et il nous a remercié, un échange avec un voisin a été très sympathique, un entretien avec une collègue en difficulté que l’on a pu aider, un enfant qui a eu une bonne note…
Parmi ces éléments positifs, on repère les trois les plus significatifs à nos yeux et, lorsque l’on se couche, on se force à penser à ces trois éléments.

Après quelques jours, on se sent mieux, et au bout de quelques semaines, le gain, en termes de sérénité, est tout à fait significatif. En outre, progressivement, notre vision de la vie sera plus optimiste. En outre, en plus d’une stratégie efficace destinée à diminuer le niveau de stress et à renforcer l’optimisme, il est essentiel de restaurer l’envie, de cultiver la motivation. C’est ainsi et seulement ainsi que nous irons chercher la santé, l’énergie, la réalisation de soi et… le bonheur.

L’entreprise a une mission : redonner du sens

L’entreprise a tout intérêt à donner l’impulsion : nombre de ses collaborateurs sont fragiles, démotivés et peu heureux. La performance de celle-ci s’en ressent. En outre, les nouvelles générations sont très sensibles à ces approches.

Si l’entreprise doit aider ses collaborateurs à savoir diminuer leur propre niveau de stress et à acquérir une vision plus optimiste, elle doit aussi leur faire toucher du doigt l’ardeur inhérente à la motivation, à l’envie, elle doit leur permettre de tendre vers le bonheur. Elle doit expliquer pourquoi les principes de base du management doivent être cultivés et ne pas se contenter de suggérer d’y recourir.
Il ne suffit pas de dire, il faut donner du sens à vos collaborateurs, il faut fixer des objectifs ambitieux et réalistes, il faut penser aux encouragements et à la gratitude, il faut cultiver le sentiment de justice, il faut reconnaitre d’éventuelles maladresses comportementales… Il est essentiel d’expliquer pourquoi ces éléments sont les clés de la réussite individuelle, de la cohésion, de la créativité et de la santé.

L’entreprise doit aussi faire en sorte que ces principes soient puissamment contagieux en interne comme en externe. C’est à ce prix que l’on comprendra dans notre pays à quel point l’entreprise peut aider à faire émerger un nouvel enthousiasme, un nouveau rêve.

Consultez la tribune de Philippe Rodet sur le site de Ressources Humaines, Focus RH