Malakoff Médéric vient de publier la dixième édition de son baromètre santé et qualité de vie au travail. Trois mille cinq cent personnes ont été questionnées sur leurs conditions de travail. Les bonnes pratiques se diffusent, la confiance revient et la santé au travail s’améliore… Cette étude est encourageante sur certains points. En revanche, le niveau de stress reste élevé, et le niveau de l’engagement continue de s’effondrer. Le chemin va être encore long pour améliorer dans sa globalité la qualité de vie de nos collaborateurs. Quelles sont les améliorations des conditions de travail qui apparaissent dans ce rapport et où peut-on facilement progresser ? C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre.

La qualité de vie au travail progresse dans le bon sens

On constate cette année que 73% des salariés se déclarent satisfaits de leur qualité de vie au travail, et 60% de ceux-ci affirment se sentir mieux dans leur travail qu’il y a dix ans. La prise de conscience de la nécessité du bien-être au travail pour améliorer nos performances semble efficace. Les petites entreprises apparaissent plus favorables au bien-être de leurs collaborateurs : 45% des sondés donnent une note supérieure ou égale à 8 sur 10 dans les TPE de moins de 10 salariés, contre 33% dans les grands Groupes (plus de 5 000 salariés).

La pénibilité diminue

Ces résultats s’expliquent par un recul de la pénibilité : en 2009, 54% des sondés estimaient leur travail physiquement fatigant, contre seulement 48% en 2018. Cependant les ouvriers ne bénéficient pas de cette baisse de la pénibilité, ils sont toujours 80% à considérer leur travail comme fatigant.

La confiance progresse

La confiance dans leur situation professionnelle progresse de 9 points en 6 ans pour atteindre 73% des sondés. En parallèle, 74% des participants se montrent confiants vis-à-vis des changements et innovations technologiques qui vont impacter le monde du travail dans les 10 prochaines années, et 69% pensent que leur travail sera plus facile grâce à ces changements.

La promotion de la santé porte ses fruits

Cette année 74% des salariés déclarent qu’ils pensent faire le nécessaire pour entretenir leur santé, soit une hausse de 6 points en 10 ans. Le nombre de personnes pratiquant de 1 à 5 fois par semaine une activité physique légère est passé de 30 à 49% en 10 ans et le nombre de fumeurs continue de diminuer pour passer de 31 à 24% en 10 ans. Un point nécessite cependant davantage de vigilance : le temps de sommeil. 51% des participants estiment ne pas dormir suffisamment, soit une hausse de 5 points en 10 ans.

Des risques liés au travail persistent, notamment le stress

La gestion du stress au travail reste un problème majeur : 68% des sondés estiment que leur travail est nerveusement fatiguant. Ce chiffre est positif dans la mesure où il est en baisse de 4 points par rapport à 2009. Les salariés expliquent ces tensions notamment à cause de la difficulté à gérer leurs priorités et le fait d’être régulièrement interrompu.

Le manque de reconnaissance et de liberté d’action

Plus de 4 personnes sur 10 ne se considèrent pas reconnues par leur hiérarchie. Aussi, seulement 24% indiquent pouvoir prendre des décisions, contre 28% en 2011. Les relations de travail, notamment par des techniques managériales plus empathiques semblent essentielles pour inverser cette tendance.

L’engagement des français continue de diminuer

En 10 ans, le pourcentage de personnes se déclarant très engagées dans leur travail est passé de 41 à 29%. Il y a donc urgence d’agir sur ce point. Les salariés des TPE, les managers et les personnes de plus de 50 ans sont les populations les plus engagées dans leur travail.

Évolution de la santé au travail : un bilan partagé

Différents points de ce dixième baromètre Malakoff Médéric sont donc très positifs comme la baisse de la pénibilité du travail et une amélioration de la confiance des salariés dans l’évolution de leur métier. En revanche, le stress au travail reste à un niveau très élevé, et la motivation continue de s’effondrer.

Différents leviers d’action sont possibles pour améliorer notre santé au travail. L’évolution des techniques managériales semble être essentielle mais pas suffisamment exploitée par les entreprises. Cultiver la liberté d’action, fixer des objectifs ambitieux et réalistes, expliquer le sens ou encore exprimer de la gratitude sont des moyens de remotiver ses équipes à la portée de tous. En revanche, faire l’effort de maintenir ces comportements dans le temps est absolument nécessaire pour réussir à inverser ces tendances dans les prochaines années.

Retrouvez l’article de Malakoff Médéric consacré à ce baromètre en cliquant ici.