Sciences et Avenir publiait hier un article intitulé « Main dans la main, nos cerveaux se synchronisent ». L’auteur de l’article, Elena Sender, revient sur une étude publiée le mois dernier sur Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) qui s’intéresse aux liens entre la douleur ressentie et la présence de son compagnon ou de sa compagne.

Notre stress se réduit lorsque notre partenaire nous prend la main

Pour tester leur hypothèse, les chercheurs de l’Université de Colorado Boulder ont mesuré l’activité électrique du cortex cérébral de 22 couples âgés de 23 à 32 ans à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG). Les couples étaient d’abord testés en situation normale, côte-à-côte sans se toucher, dans deux pièces séparées, et enfin, l’un à côté de l’autre en se tenant la main.

Ensuite, ces trois situations étaient reproduites, mais cette fois-ci l’un des deux partenaires était exposé à un stimulus douloureux : on brûlait légèrement le bras des participants.

Pavel Goldstein, directeur de l’étude, a remarqué qu’en présence de notre partenaire, la fréquence des ondes émises par nos cerveaux a tendance à se synchroniser, qu’il y ait ou non un contact physique. Cette synchronisation s’amplifie lorsqu’ils se tiennent la main et encore davantage lorsqu’un des deux est en souffrance !

Une grande avancée dans la recherche

Pavel Goldstein revient sur cette découverte : « nos résultats indiquent que tenir la main de l’autre lorsqu’on ressent une douleur augmente le couplage cerveau-cerveau qui est lui-même corrélé à l’amplitude de l’analgésie et à l’empathie du partenaire ».

Cette étude apporte un nouvel éclairage sur notre compréhension des liens entre la douleur ressentie et le toucher.

Une étude qui fait écho à une belle anecdote du Docteur Philippe Rodet sur le traitement de la douleur

Le Docteur Philippe Rodet cite parfois dans ses conférences une anecdote de médecine d’urgence qui l’a beaucoup marquée. Il y a quelques années, en rapatriant en France un jeune qui s’était gravement blessé, il était confronté au fait que lorsque le brancard bougeait dans l’ambulance à cause des vibrations liées au mauvais état de la route, l’enfant souffrait. Celui-ci demanda au médecin s’il pouvait lui tenir la main. L’enfant prit alors la main et  réussi à s’endormir, malgré sa blessure. Arrivé en France, à la fin du rapatriement, l’enfant dit : « Docteur, souvenez-vous d’une chose, le meilleur moyen de traiter la douleur, c’est la main de l’autre ». Grâce à cette étude, on sait aujourd’hui que cet enfant avait raison.

Pour retrouver l’étude originale, cliquez ici (en anglais). Pour retrouver l’article de Sciences et Avenir, cliquez ici.