À seulement 8 ans j’ai rêvé que j’étais capable de faire du vélo en marche arrière. Le lendemain matin, j’ai tenté ce que j’avais vu dans mon rêve. Malheureusement, c’était trop difficile, je suis tombé. Cependant j’avais «vu» que c’était possible, j’ai donc persévéré. Au début je chutais, puis petit à petit je ressentais comment m’y prendre : j’ai décomposé les différentes étapes comme par exemple en m’élançant dans une légère descente pour ne pas avoir à pédaler.

Après des centaines d’heures d’entraînement j’étais capable de tenir en équilibre sur mon vélo, élancé en marche arrière. En 2001, à seulement 13 ans, j’ai battu un record du monde dans cette discipline : j’ai parcouru 50 km en 2 heures 48 minutes.

Dix ans plus tard je suis devenu psychologue cogniticien, spécialiste de l’apprentissage. J’ai pu analyser avec tout ce recul ce qui m’avait permis d’atteindre le meilleur niveau mondial : l’envie de me dépasser, la confiance et les encouragements de mes proches, le plaisir d’apprendre, le challenge de réussir dans une voie difficile, etc. Or, tous ces leviers sont issus de la motivation intrinsèque. Aucun aspect extrinsèque n’était en jeu, si ce n’est la reconnaissance du Guinness Book de ce record.

Tout ce qui m’a animé était d’ordre intrinsèque, c’est-à-dire que c’est la tâche en elle-même, apprendre à faire du vélo en marche arrière, qui m’animait.

Il en est de même en entreprise. De nombreuses recherches ont montré que les primes financières n’étaient pas forcément les plus efficaces. En effet, prendre soin de ses salariés, s’intéresser aux missions qui les animent le plus, se préoccuper de leurs besoins en tant que personnes sont autant d’éléments renforçant la confiance en soi, abaissant le niveau de stress, et améliorant l’efficacité, la performance et le bien-être.

On retrouve ici l’une des clés de la réussite à long terme en entreprise : le bien-être de chacun.

Article rédigé par Clément LEROY