Notre système digestif a de multiples fonctions, dont celle de communiquer directement avec notre cerveau. Doté d’un système nerveux, sa paroi contient des milliards de bactéries qui forment le microbiote, ou flore intestinale. De nombreux chercheurs considèrent que ce « petit cerveau » représente une piste sérieuse pour diminuer le stress et soulager la dépression, grâce aux « psychobiotiques ».

Une hypothèse surprenante pour diminuer le stress

Dans son article « Le microbiote, allié de notre cerveau », le site du magazine « Sciences et Avenir » revient sur les expériences menées sur le système digestif.
En 2004, une équipe de chercheurs japonais a démontré que des souris axéniques, nées en milieu stérile et exempts de tout parasite, « sont plus stressées que la normale et « suractivent » l’axe du stress, dit hypothalamo-hypophyso-surrénalien ». La piste « microbiote-cerveau » devient alors plausible. Les spécialistes ont également observé que l’absence de microbiote altère l’expression de gènes cérébraux impliqués dans la croissance des neurones et la formation des synapses, qui protège habituellement le cerveau des intrusions. « Les souris axéniques présentent également un défaut de mémorisation et de comportement social. Plus déroutant, les perturbations cessent lorsque les scientifiques implantent un microbiote chez ces rongeurs qui en étaient dépourvus. Seule la suractivation de l’axe du stress demeure inchangée, sauf si l’implantation de bactéries intestinales se fait précocement, dès l’adolescence ».
Une équipe de scientifiques de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Jouy-en-Josas (Essonne) étudient actuellement ce dernier phénomène : « En examinant le cerveau des rongeurs, nous découvrirons si le microbiote influence ou non la production de nouveaux neurones, d’ordinaire perturbée par le stress », explique Laurent Naudon, neuroscientifique.

Diminution de l’anxiété constatée chez le rongeur

En 2011, des chercheurs canadiens ont mené une expérience chez le rongeur. En transplantant de la matière fécale d’une souris non anxieuse, dans le système digestif d’une souris anxieuse, ils ont constaté une baisse de l’anxiété chez cette dernière, ainsi qu’une augmentation d’un facteur de croissance nerveux dans l’hippocampe, la zone de la mémorisation dans le cerveau.
Un chercheur irlandais est quant à lui parvenu à réduire le comportement anxieux d’une souris, en lui faisant consommer un probiotique, Lactobacillus rhamnosus , pendant 28 jours. . «Lactobacillus rhamnosus pourrait servir comme antidépresseur et anxiolytique grâce à ses effets sur le nerf vague, conclut le chercheur. Des études sont en cours pour examiner l’effet de ce microbe sur la réponse au stress chez l’humain », et ainsi permettre de diminuer le stress de l’homme par l’intermédiaire de « psychobiotiques »

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