Des chercheurs de l’Université Laval, de l’Université de Sherbrooke, et de l’Institut National de Santé Publique du Québec au Canada, se sont intéressés aux risques psychosociaux dans l’entreprise, et au rôle clé des gestionnaires dans l’implantation d’interventions préventives en milieu de travail.

Le rapport complet, intitulé « Conditions facilitant l’appropriation de démarches préventives en santé psychologique au travail par les gestionnaires », a été publié en Avril 2016 par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail au Québec.

Les conclusions de cette étude longitudinale permettent ainsi de mieux comprendre le processus d’implantation d’interventions en santé psychologique au travail.

Les risques psychosociaux (RPS), tels une demande psychologique élevée, une faible latitude décisionnelle, un faible soutien social et un déséquilibre entre les efforts et la reconnaissance reçue au travail, contribuent au développement de problèmes de santé psychologique, de troubles musculo–squelettiques de même que de maladies cardiovasculaires. Ces atteintes à la santé figurent parmi les principales causes d’absence du travail pour maladie.

Dans ce contexte, le rôle du gestionnaire apparait comme primordial. L’objectif général de la présente étude consiste en effet à identifier les conditions facilitant ou limitant l’appropriation de démarches préventives en santé psychologique au travail par les gestionnaires.

Les résultats de l’étude révèlent que pour les gestionnaires, « l’engagement de la direction dans les démarches organisationnelles en santé psychologique » est essentiel. En outre, « l’intégration de la démarche à la planification stratégique et une bonne stratégie de communication pour faire la promotion de la démarche sont aussi considérées comme des éléments facilitant la démarche ».

En revanche, « le manque de proximité des travailleurs, les relations tendues entre les membres engagés dans la démarche et la complexité des démarches sont des facteurs entravants ».

Les besoins les plus fréquemment cités par les gestionnaires sont : la formation et le coaching, le soutien social, et leur besoin de ressources humaines (notamment l’accès à un consultant externe).

Les gestionnaires interrogés, qui adoptent davantage de pratiques de gestion favorisant la santé psychologique perçoivent ainsi que leur organisation accorde une priorité élevée à la santé psychologique, qu’ils ont davantage de latitude décisionnelle, qu’ils ont de meilleures relations avec leurs subordonnés, qu’ils ont moins de détresse psychologique, et que les plus âgés d’entre eux ont davantage tendance à adopter des pratiques de gestion favorisant la santé psychologique des employés.

>> Consulter les résultats de l’étude sur le site de l’IRSST (sans frais) >>