Un article paru sur le site « Pourquoi Docteur » le 2 novembre 2011, intitulé « Transports : quand les salariés y laissent leur santé », aborde les effets négatifs des transports quotidiens sur le niveau de stress.

Les « grands mobiles » passent près de 2 heures par jour dans les transports, facteur de stress et de fatigue, et connaissent un taux de « burn-out » supérieur à la moyenne.

Des chercheurs de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) se sont ainsi intéressés, pendant une période de 10 ans, aux personnes dont les trajets domicile-travail (voiture, bus, train)  avoisinaient les 2 heures par jour en Suisse, en  France, en Allemagne et en Espagne.

Entre 11 et 15 % des 25-54 ans seraient ainsi de «grands mobiles », l’Allemagne et la Suisse présentant les taux les plus élevés, en croissance depuis 2007. « Dans ces pays, la grande mobilité correspond le plus souvent à un choix, précise dans un communiqué de presse, Vincent Kaufmann, directeur du Laboratoire de sociologie urbaine (LASUR) de l’EPFL. Il est facilité par le fait que le système de transport très performant favorise d’autant les déplacements longs ».

En France et en Espagne, il apparait que les longs trajets sont plutôt liés au chômage, qui représentent parfois l’unique solution de retrouver ou conserver un emploi. « En Espagne, en 2011, un  grand mobile  sur deux l’est devenu pour échapper au chômage, contre 28 % en France, 22 % en Allemagne et 13 % en Suisse ».

La majorité des « grands mobiles » n’ont pas toujours de hauts revenus, et ont souvent un faible niveau de formation, ce qui rend « le prix de la mobilité sociale désastreux ».

Les sociologues de l’EPFL  résument en effet les conséquences des longs trajets  en deux expressions : « instabilité conjugale », et « plus faible fécondité », les femmes interrogées étant environ 22% à ne pas avoir eu d’enfants.

De plus, le stress et la fatigue engendrés par des trajets répétitifs, longs, et parfois désagréables (incivilités, métro bondés, retards…) sont autant de facteurs d’épuisement professionnel, la survenue d’un « burn-out » étant alors plus probable que chez les autres salariés.

« L’épuisement professionnel entraîne d’ailleurs fréquemment une remise en question qui mène à la sortie de la grande mobilité », précisent les sociologues, ce qui les amène à penser qu’ils auront plus de difficultés à trouver un nouvel emploi.

Nous avions déjà évoqué le stress généré par les transports, les déplacements domicile-travail étant de vraies sources de stress, ainsi que les dangers associés. Il apparait alors important de se protéger de ses effets, notamment en chantant dans les embouteillages, afin de libérer des hormones apaisantes telles que l’ocytocine, qui diminueront le niveau de stress.

Article rédigé par Julie Pillon