Comment éviter de glisser vers le burnout ? Une récente enquête organisée par le Cabinet Technologia estime le nombre de nos concitoyens confrontés à un haut niveau de stress a plus de trois millions. Ce Cabinet attire l’attention sur le risque de burn out.

Comment pourrions-nous éviter de glisser vers le burn out ?

Lorsque l’on est en route vers un objectif qui nous passionne, le risque de burn out est faible. En revanche, quand l’envie diminue, la danger est à portée de main. L’influence de l’envie sur la survenue du burn out a été illustrée par une récente étude réalisée par le Center for Disease Control (CDC) d’Atlanta (USA). Les personnes qui s’investissent dans un cadre humanitaire font d’autant moins de burn out à leur retour, que leur niveau de motivation au départ est très élevé.

La principale clé de l’envie est certainement le but lointain que l’on se fixe…

Un dirigeant d’entreprise m’expliquait que son rêve est d’être le leader européen dans son domaine. Un but ambitieux aide à mobiliser l’énergie dont le leader a besoin pour réussir. Le célèbre psychologue d’origine hongroise, père de la notion de flow, Mihaly Csikszentmihalyi, explique que « le but fournit de l’énergie pour la vie ».

Si le rêve est riche de sens, il sera encore plus efficace. Gary Hamel, le Président-fondateur de Strategos, cabinet international de conseil en stratégie basé à Chicago, professeur invité de la Harvard Business School et de la London Business School, explique que le sens intervient comme « un catalyseur émotionnel ».

Cette présence de sens est d’autant plus essentielle que l’intéressé appartient à la génération Y. L’économiste américaine, Sylvia Ann Hewlett a constaté que les générations Y attendent des récompenses d’une autre nature que simplement financière. L’influence de leur travail sur la société est pour eux un levier majeur.

Blake Mycoskie, le fondateur de « Tom Shoes », une société américaine de chaussures, est un chef d’entreprise américain typique de la génération Y. Lorsque son entreprise vend une paire de chaussures, elle en offre une paire à un enfant vivant dans un pays en voie de développement…

Il est essentiel de penser le plus souvent possible à son rêve. Un jeune étudiant en médecine qui voulait devenir chirurgien, avait cultivé cet aspect en mettant au-dessus de son plan de travail une photo d’un chirurgien en train d’opérer. Le support visuel aide à penser régulièrement à son but et à trouver, sans s’en rendre forcément compte, des astuces pour parvenir à le réaliser.

Il est tout aussi important de parfaitement formuler son but afin de bien s’en imprégner et de mieux prendre conscience qu’il est accessible. Si un jeune DRH veut être le DRH dans un grand groupe du CAC 40, il ne suffit pas d’écrire cette phrase de la sorte, il faut la rendre convaincante. Ainsi, elle deviendrait « Demain, je veux être un DRH d’une grand Groupe du CAC 40. C’est possible parce que certains DRH de ces structures ont la même formation que moi. C’est possible parce que ma passion pour l’Humain m’aide à comprendre de nouveaux enjeux. C’est possible parce que j’ai des capacités de travail importantes».

Etayer ce rêve par des objectifs intermédiaires…

On a tous en mémoire cette anecdote des nageurs de combat. Un groupe de nageurs largués en mer doit rejoindre la côte sans objectifs intermédiaires, un autre groupe a des bouées régulièrement réparties sur le parcours, bouées qu’ils doivent toucher lors de leur passage. C’est dans le groupe qui a des bouées, véritables objectifs intermédiaires, que les résultats sont les meilleurs.

Les objectifs intermédiaires doivent être fixés au bon niveau et conduire au rêve en s’appuyant sur une courbe d’allure exponentielle et non sur une droite.

Si l’on fixe ses objectifs intermédiaires sur une droite, les premiers objectifs sont très hauts, ce qui risque d’être source de stress et de découragements. Sur une courbe d’allure exponentielle, le premier objectif à un an est possible à atteindre et de ce fait, comme on verra la réussite de cet objectif se réaliser de jour en jour, on croira de plus en plus à la possibilité d’atteindre notre rêve. Chaque année, on fixe un nouvel objectif à un an en s’appuyant sur la même courbe. Il est légitime de s’interroger sur la difficulté de réaliser l’objectif à un an lorsque la courbe sera dans sa partie rapidement croissante. Cette partie de la courbe est tout aussi possible à réussir dans la mesure où d’ici là, si tous les objectifs à un an ont été menés à bien, des soutiens de différente nature seront mobilisés et rendront l’ascension possible.

Le premier objectif, celui à un an, doit être au bon niveau, c’est ce qui aidera à entrer dans un état de « flow » cher à Mihaly Csikszentmihalyi. L’état de flow est un état de concentration optimale où l’on prend conscience de ses progrès, de son utilité… Le bon niveau de l’objectif serait celui qui serait légèrement au-dessus de ses capacités, plus générateur de plaisir que de stress. Le principe du « flow » est repris dans certains jeux électroniques qui adaptent leur niveau en fonction de celui du joueur afin de permettre à celui-ci de progresser et de ce fait de continuer à… jouer ! C’est une puissante source de motivation.

Cultiver son sentiment d’efficacité personnelle…

Plus le sentiment d’efficacité personnel est élevé, plus la persévérance est forte et plus l’optimisme est grand, éléments incontournables de la réussite. Pour ce faire, un outil est aussi simple qu’efficace, il s’agit du carnet des petits succès. Sur un petit carnet, il s’agit de noter les petits succès inhérents à son rêve. Lorsque l’on en note un nouveau, on revoit avec plaisir les précédents et progressivement, on devient persuadé que dans son domaine, on est… bon !

Bénéficier de soutiens efficaces…

Si le but est professionnel, le soutien du manager est important. En cultivant le sens, en témoignant sa confiance grâce au juste niveau d’autonomie, en encourageant, en témoignant de la gratitude… le manager va aider le collaborateur a croire en son objectif. Ces leviers de motivation vont augmenter la confiance dans les capacités d’atteindre le but souhaité. Et parallèlement, ils diminueront les effets du stress.

Si le but est personnel, le soutien des proches est essentiel. Ce sont eux qui vont jouer le rôle du manager et maintenir le niveau de motivation.

Si l’on veut éviter au mieux le risque de burn out, il faut encourager nos concitoyens à se fixer un but qui les passionne et à augmenter la confiance en leurs capacités à l’atteindre. Si l’objectif est professionnel, il faut parallèlement que leurs managers maintiennent la motivation de leur collaborateur au plus haut niveau. Si l’objectif est personnel, l’entourage, les proches, ont un rôle majeur à jouer.

Pour Ayala Pines, reconnue pour ses travaux sur le burn out, cette pathologie survient généralement lorsqu’un état de motivation important s’effondre parce que le but disparait. Elle le résume à merveille, en disant : « pour être « consumé », il faut d’abord avoir été enflammé ». Il faut donc tout faire pour que le but soit à la fois suffisamment ambitieux et possible à atteindre, pour que la confiance en ses capacités à l’atteindre soit optimale et que l’entourage professionnelle ou personnel soit attentionné.